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La Russie suspend ses exportations de gazole et d’essence, faisant grimper les prix

La Russie suspend ses exportations de gazole et d’essence, faisant grimper les prix

La Russie a suspendu jeudi ses exportations de gazole et d’essence vers toutes les destinations, à l’exception de quatre anciennes républiques soviétiques. Les prix du gazole ont bondi jeudi après que la Russie a annoncé la suspension de ses exportations, ajoutant aux tensions déjà observées sur ce marché où l’offre préoccupe, faute de capacités disponibles ailleurs. Le contrat de référence du gazole européen, pour livraison en octobre, a pris 1,92% jeudi, à 980 dollars la tonne, tout proche de son plus haut niveau de l’année. Quant au prix de gros du gazole pour livraison immédiate à New York, il a gagné 2,55%, à 3,41 dollars le gallon (3,78 litres).

La Russie a interrompu jeudi ses exportations de gazole et d’essence vers toutes les destinations, à l’exception de quatre anciennes républiques soviétiques, officiellement pour soulager son marché intérieur, où les prix du carburant flambent. Après avoir digéré la prolongation de la réduction des exportations russes de 300 000 barils par jour de brut jusqu’à la fin de l’année, le marché « doit maintenant faire face à l’incertitude quant à la durée de cette interdiction temporaire » concernant les produits pétroliers, souligne Edward Moya, d’Oanda.

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« Les exportations russes de diesel représentent environ 1 million de barils par jour, soit 16% de l’approvisionnement par voie maritime, tandis que la part de l’essence est beaucoup plus faible, environ 3% », estime Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, interrogé par l’AFP. La Russie a longtemps été une grande pourvoyeuse de produits raffinés, le gazole en particulier, à l’Occident, que ce soit les États-Unis ou l’Europe. Mais l’invasion de l’Ukraine a rebattu les cartes et poussé la plupart des pays qui étaient ses clients à se priver du diesel russe, ce qui a tendu le marché. Chine, Inde et États-Unis ont augmenté leurs exportations à destination de l’Europe pour compenser.

Pour autant, ce nouvel agencement était rendu possible par le fait que le gazole russe avait trouvé d’autres débouchés, principalement en Asie, ce qui modifiait les flux mais pas les volumes disponibles sur le marché mondial. L’arrêt pur et simple des exportations russes met à mal ce fragile équilibre, alors que l’hémisphère nord s’apprête à entrer dans l’hiver, qui marque souvent un pic de consommation du gazole et du mazout. « Le marché est très inquiet » selon Phil Flynn, de Price Futures Group. « Si j’étais utilisateur de gazole et que je n’avais pas encore assuré mes approvisionnements, je serais préoccupé. »

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« Si on a un hiver froid, on va avoir de gros problèmes », insiste-t-il, « et c’est ce qui rend le marché très nerveux. » « Il n’y a pas beaucoup de capacités inutilisées dans le monde » pour raffiner du gazole, souligne l’analyste. Aux États-Unis, le potentiel d’exportation est limité car le marché américain est lui-même sous tension, avec une demande supérieure de plus de 11% à son niveau de l’an dernier. Pour Phil Flynn, le manque d’approvisionnements, aux États-Unis, tient également « à l’environnement réglementaire, qui décourage l’investissement » dans de nouvelles capacités. Le nombre de raffineries américaines en activité a chuté ces dernières et est aujourd’hui le plus faible de l’ère moderne, un mouvement accéléré par la pandémie, qui a déclenché une vague de fermetures de sites, qui n’ont pas rouvert depuis.

Quant à la Chine, ses exportations de gazole ont déjà triplé sur les huit premiers mois de l’année par rapport à 2022. Les restrictions sur les exportations russes s’ajoutent à l’engagement qu’avait déjà pris le pays, conjointement à celui de l’Arabie saoudite, de priver le marché de millions de barils de brut au moins jusqu’à la fin de l’année. « Ces deux grands producteurs se livrent à un numéro d’équilibriste », décrit Stephen Schork, du groupe Schork.

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« Ils veulent des prix plus élevés, mais ils ne veulent pas non plus tuer la demande et encourager la transition vers les énergies renouvelables et les véhicules électriques. » Après avoir, comme le gazole, monté initialement, les cours du pétrole brut ont cependant perdu de l’élan, imitant leur trajectoire des trois séances précédentes, signe d’un marché « en surchauffe » selon Stephen Schork. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a cédé 0,24%, pour clôturer à 93,30 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) de même échéance, a lui fini quasi stable (-0,03%), à 89,63 dollars.
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