La renaissance de Loïs Diony à la pointe de l’attaque d’Angers

La période est faste et Loïs Diony, à 30 ans, ne boude pas son plaisir. Avec cinq buts, quatre passes décisives et deux penalties provoqués, l’attaquant du SCO d’Angers a déjà largement pris sa part dans le redressement de son équipe, meurtrie et déboussolée par une saison dernière catastrophique en Ligue 1.

Angers commence à renaître, à l’image d’un joueur revenu lui aussi de très loin. Un tunnel de deux saisons où il aurait pu tout lâcher, entre un prêt sans intérêt en Serbie à l’Étoile Rouge de Belgrade (2021-2022) et une rupture des ligaments croisés d’un genou, à l’entraînement en septembre 2022, qui allait l’écarter des terrains pendant de longs mois.

Les quatorze minutes jouées face à Reims (2-2), le 22 mai dernier pour son retour à la compétition, sonnaient alors comme une délivrance. « Ç’a été très long (…) Mais les coéquipiers, la famille, les amis, ma petite copine ont été là pour m’aider à passer cette épreuve et j’ai enfin réussi », soufflait-il à l’époque.

Aujourd’hui, Diony récolte les fruits de son acharnement dans le travail, pendant sa convalescence et lors de la préparation cet été. « Je suis vraiment heureux pour luireconnaissait jeudi son entraîneur Alexandre Dujeux. Il n’a pas été récompensé tout de suite mais son investissement paie aujourd’hui. Il a retrouvé de l’efficacité, il s’éclate au sein du groupe et veut vraiment en profiter. »

Poussé par Capelle pour rester

Il y a eu beaucoup de travail pour recouvrer toutes ses capacités athlétiques mais l’attaquant aura aussi fait des choix importants qui s’avèrent maintenant bénéfiques. Celui d’effectuer sa rééducation à Angers, auprès de ses coéquipiers, mais aussi de rester finalement au SCO à l’intersaison, en prolongeant son contrat jusqu’en 2025, poussé par Pierrick Capelle, qui l’a appelé quasiment tous les jours pour qu’il poursuive l’aventure dans le Maine-et-Loire.

« Quand ton capitaine, le plus ancien joueur de l’effectif, t’écrit plusieurs fois pendant tes vacances pour savoir où en est ta prolongation, c’est qu’il compte sur toi. Il pensait que je pouvais être une pièce maîtresse dans ce nouveau projet. Ça m’a fait très plaisir. J’adore ma place au quotidien dans ce groupe, comment les joueurs me voient, me donnent de l’amour », glissait-il à Ouest-France début octobre.

Râleur invétéré, l’ancien joueur de Dijon et de Saint-Étienne est un hypersensible, à fleur de peau, qui a besoin de se sentir désiré pour avancer. « Ce qui me manquait, depuis toutes ces années, c’est la confiance presque aveugle du coach. J’ai besoin de me sentir très important dans l’équipe », enchaînait celui qui s’est souvent construit dans la difficulté. « Loïs a grandi à travers les traumatismesanalyse Dujeux. Il est l’image de ce qu’on vit, humainement et sportivement. Comme lui, le club, l’équipe, on se forge dans la douleur. »