La RATP a identifié plusieurs erreurs un mois après un incident sur la ligne 4 du métro parisien. Cet incident a bloqué des centaines de voyageurs en pleine heure de pointe, dans cinq rames immobilisées dans les tunnels, par une chaleur étouffante. Suite à cette situation, une enquête a été lancée à la demande du PDG de la RATP, Jean Castex. La ligne 4 relie trois grandes gares parisiennes.
Selon un mémo dont l’Agence France-Presse a obtenu une copie, les fortes chaleurs, l’heure de pointe et des informations voyageurs parfois maladroites et majoritairement perçues comme tardives ont rendu la situation pénible pour les voyageurs. De plus, l’une des rames immobilisées dans le tunnel a connu des dysfonctionnements de sonorisation, empêchant la réception de toute information à bord pendant près d’une heure.
La RATP reconnaît également une autre erreur : la décision d’évacuer les rames bloquées aurait dû être prise plus tôt, en raison du manque de visibilité sur le retour à la normale et des conditions d’attente dégradées pour les voyageurs. La RATP admet que cette accumulation d’incidents a conduit à de nombreuses situations compliquées.
L’incident a commencé à 18h06 avec une panne de signalisation qui a perturbé l’ensemble de la ligne. Ensuite, de 18h42 à 19h17, un sac coincé entre les portes palières sur le quai et les portes d’un train en sortie de Cité a provoqué sept immobilisations sous tunnel. À 19h18, un signal d’alarme a été actionné dans une rame, prolongeant l’immobilisation de quatre navettes sous tunnel et en provoquant l’immobilisation d’une cinquième. Enfin, à 19h36, les passagers d’une de ces navettes ont décidé d’évacuer en descendant sur les voies. Les évacuations encadrées ont débuté à 19h50 et le service a repris à 22h10.
Le mémo de la RATP indique que cette série d’incidents a rendu impossible une évaluation correcte de l’heure de reprise du trafic. De plus, la ligne 4 n’est que partiellement automatisée, ce qui a contribué à rendre la situation plus longue selon la directrice du réseau ferré, Agnès Ogier. L’automatisation complète de la ligne est prévue pour décembre 2023.
La RATP propose donc plusieurs mesures correctrices, telles que l’utilisation d’un chronomètre pour évaluer au mieux les temps d’attente des voyageurs en cas d’incident avec une navette sous tunnel et la question de l’évacuation. La RATP recommande également de renforcer les contrôles des systèmes d’annonces sonores dans les navettes et de désigner un référent par navette en cas d’immobilisation afin d’assurer une meilleure communication.
Source : Le Monde avec AFP
