Par Antoine Tallieu
Publié le
9 Avr 24 à 16:34
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En toute discrétion, Grenoble est en train de réussir une sacrée remontée dans ce sprint final de ProD2. Moribond 11e au soir de la 21e journée, le club isérois a depuis gagné trois places au classement grâce à quatre victoires de rang dont deux retentissantes à Vannes (10-17) et Nevers (19-22). Il ne compte plus que trois points de retard sur l’USON, 6e, et quatre sur Dax, 4e. Une prouesse alors que le FCG a subi cette saison un retrait de 8 points pour des raisons administratives.
Le directeur du rugby de Grenoble, Aubin Huéberdécrypte pour A l’heure du Rugby la très bonne forme actuelle de son club et se projette avec ambition sur une fin de saison palpitante.
Acte : Comment avez-vous perçu la victoire à Nevers ?
Aubin Hueber : Cela fait deux fois en peu de temps, après Vannes, où nous avons été gagner chez un club du haut de tableau. C’est à la fois remarquable et très intéressant pour la suite car cela prouve bien que le FCG est un club qui avance et qui est déterminé à jouer le haut du classement malgré les 8 points qui lui ont été retirés. On a été gagner à Vannes avec une grosse défense et beaucoup de discipline et cela a été pareil à Nevers. En gardant cela, on est capable de faire plier les équipes du haut de tableau.
Vous êtes remontés à la huitième place grâce à quatre victoires d’affilée. Le maintien n’étant plus un sujet, votre regard est-il tourné désormais vers la phase finale ?
AH : L’appétit vient en mangeant. Les garçons ont pris conscience que l’unité, la volonté et le courage de cette équipe peuvent lui permettre de faire de très belles choses. Mais il ne faut pas s’enflammer non plus. Ce championnat est tellement âpre et compliqué qu’il faut savoir rester humble. Tu gagnes deux matchs, tu montes mais tu en perds deux et tu peux dégringoler très vite aussi. Nous, on doit continuer à travailler comme on le fait.
Grenoble déjà en configuration phase finale
Pensez-vous aujourd’hui boxer dans la même catégorie que les poids lourds de cette Pro D2 ?
AH : Les performances à Vannes et Nevers, qui sont des équipes du haut de tableau, font que nous faisons sûrement partie de ce groupe-là. Si nous n’avions pas eu ces points retirés, nous serions dans ce haut du classement depuis le début de la saison. On est aussi, avec Provence Rugby, la seule équipe à avoir pu remporter cinq matchs à l’extérieur.
Vous recevez trois fois sur les cinq dernières journées. Le calendrier semble vous être plutôt favorable dans votre objectif de raccrocher le top 6…
AH : C’est jouable et tout le club y croit, des joueurs au staff en passant par les supporters. Il faudra qu’on prenne pour cela chaque match restant comme un match de phase finale, où ce qui compte est de marquer un point de plus que l’adversaire. C’est un état d’esprit qu’il faut avoir et je vois que ce groupe est prêt à ne rien lâcher.
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Les tensions avec le vestiaire évacuées
Vous avez pris du recul par rapport au vestiaire en cours de saison. Comment vivez-vous cette position plus éloignée du terrain ?
AH : Je suis Directeur du rugby. J’ai un rôle observateur de ce qu’il se passe sur le terrain et j’ai également la charge du recrutement pour la saison prochaine, que ce soit au niveau de l’effectif ou pour le staff. Le président Patrick Goffi m’a aussi chargé de la restructuration du club. J’ai pris, c’est vrai, un peu plus de hauteur par rapport à la vie du vestiaire. L’institution FCG est ce qui importe, on est là au service du club et non de soi-même ou de son ego. Quand on est dans cet état d’esprit, on ne peut qu’avancer.
Vous avez quand même dû mettre de l’eau dans votre vin…
AH : Oui mais la manière de manager et la façon de voir est propre à chacun. Je le répète, l’institution est plus forte que l’individu et il ne faut surtout pas l’oublier, que ce soit le staff, les joueurs et même le président. On est en mission pour servir le FCG. Aujourd’hui, notre mode de fonctionnement semble bien marcher. Nicolas Nadau, responsable des trois-quarts, à 14 ans d’expérience en tant qu’entraîneur. Patrick Pézery, qui s’occupe de la conquête, a aussi beaucoup d’expérience, tout comme Tom Palmer pour la défense. Ces personnes ont les capacités pour mener à bien les missions qui sont les leurs. Tout se fait de façon collégiale en bonne compréhension du projet.
L’ambition de remonter en Top 14 dans les 3 ans
Continuerez-vous sur le même mode de fonctionnement la saison prochaine ?
AH : Tout à fait ! En ce qui me concerne, j’ai la confiance de mon président et des actionnaires pour continuer à restructurer le club. Au niveau du staff, on va rester aussi comme ça. Pourquoi rajouter des personnes quand une structure fonctionne bien ? Et enfin sur le recrutement, il est quasiment bouclé à un ou deux joueurs près.
Des joueurs importants vont vous quitter…
AH : Oui mais c’est aussi l’occasion de parler de quelque chose qui fonctionne très bien au club, qui est la formation. On voit que le FCG arrive à sortir des pépites depuis plusieurs années, comme Louis Bielle-Biarrey, Marko Gazzotti et ceux qui sont encore là cette saison comme Wilfried Hulleu, Régis Montagne, Barnabé Massa et d’autres. Certains ont décidé d’aller voir plus haut et c’est bien normal (Barbabé Massa et Régis Montagne se sont engagés avec Clermont, ndlr). Notre ambition à nous est de pouvoir à terme garder ces joueurs-là, en montant dans les 3 ans à venir en Top 14. Cela permettrait aussi, pourquoi pas, de les faire revenir un jour au club puisqu’ils sont Grenoblois et ont des attaches fortes ici.
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2024-04-09 17:34:50
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