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La nomination de Fiona Scott Morton à un poste clé de la Commission européenne suscite des inquiétudes et des critiques en France.

La nomination de Fiona Scott Morton à un poste clé de la Commission européenne suscite des inquiétudes et des critiques en France.

La récente nomination de Fiona Scott Morton à un poste clé au sein de la Commission européenne a suscité des inquiétudes, notamment en France, qui ont été balayées par l’institution.

Professeure d’économie à l’université de Yale et ancienne cadre de l’administration Obama, Fiona Scott Morton vient d’être nommée à un poste clé de la Commission européenne lié à la régulation des géants américains de la tech. Une décision qui ne fait pas l’unanimité, notamment au sein du gouvernement français qui a demandé à Bruxelles de reconsidérer son choix. En vain.

Fiona Scott Morton est pointée du doigt pour ses anciennes fonctions de responsable de l’analyse économique à la division antitrust du ministère américain de la Justice, entre mai 2011 et décembre 2012, mais aussi pour son rôle de consultante pour des grands groupes de la tech comme Amazon, Apple et Microsoft.

Sachant que son nouveau poste d’économiste en chef à la Direction générale de la concurrence implique de veiller au bon fonctionnement de la concurrence dans l’Union européenne et d’enquêter sur les abus de position dominante des géants du numérique, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer un potentiel conflit d’intérêts, voire une ingérence de Washington dans les décisions de l’UE.

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En France la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a notamment estimé que cette décision devait être «reconsidérée par la Commission» étant donné que «la régulation du numérique est un enjeu capital pour la France et pour l’Europe». Laurence Boone, secrétaire d’Etat chargé de l’Europe, s’est aussi étonnée de ce choix, faisant valoir que «l’Europe compte de nombreux économistes de talent».

«Embaucher une lobbyiste américaine des Gafam au moment où l’Europe se décidait enfin à limiter leur pouvoir, c’est un comble. Cette nomination est au mieux maladroite, au pire dangereuse», a considéré l’eurodéputé conservateur Geoffroy Didier (LR), tandis que son homologue écologiste, Yannick Jadot, dénonçait «un scandale».

Le Medef, principale organisation patronale française, s’est lui aussi élevé contre cette nomination, demandant que «certaines règles internes à la Commission et au Parlement européen soient revues afin de réserver les postes stratégiques à des ressortissants des 27 pays membres de l’UE».

Seulement 11 candidatures pour ce poste

Vendredi 14 juillet, les chefs des quatre plus grands groupes politiques au Parlement européen ont à leur tour demandé à la Commission de renoncer au recrutement de l’Américaine. Dans une lettre adressée à la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, ils font part de leur «consternation» et écrivent : «A l’heure où nos institutions font l’objet d’un examen minutieux face aux ingérences étrangères, nous ne comprenons pas que des candidats non-européens soient pris en considération pour un poste aussi stratégique et de haut niveau».

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L’Allemand Manfred Weber (PPE), l’Espagnole Iratxe Garcia Perez (S&D), le Français Stéphane Séjourné (Renew) et le Belge Philippe Lamberts (Verts) ont souligné le fait que la nomination de Fiona Scott Morton survient au moment où l’UE doit mettre en oeuvre de nouvelles législations ambitieuses pour réguler le secteur du numérique et se disent «très préoccupés par les opinions opposées» à ces nouvelles législations que l’Américaine «a publiquement exprimées».

Cette polémique nourrit les critiques contre la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, considérée comme très atlantiste. Mais l’institution a justifié son choix, assurant n’avoir reçu que 11 candidatures pour ce poste. Selon Dana Spinant, porte-parole de la Commission européenne, la procédure de recrutement a été lancée en février dernier et ouverte, dès le départ, aux candidatures hors UE, en raison des «connaissances très spécifiques requises».

Fiona Scott Morton «s’est avérée être le meilleur choix parmi ces candidats, tant du point de vue de ses qualifications que de ses performances au cours de la procédure de recrutement», a ajouté Dana Spinant. Le recrutement d’une «experte reconnue des questions économiques et de concurrence d’une nationalité non européenne montre que la Commission cherche avant tout à fonder ses décisions sur la meilleure expertise possible et c’est un signal de compétence et d’ouverture», a-t-elle poursuivi.

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La professeure d’économie est censée prendre ses fonctions au 1er septembre afin de conseiller la commissaire à la Concurrence sur les questions économiques. La porte-parole de la Commission européenne a écarté tout risque de conflit d’intérêts, affirmant que la Commission «a soigneusement examiné si elle (Fiona Scott Morton, ndlr) avait un intérêt personnel de nature à compromettre son indépendance».

«Ce n’est pas un poste où on est habilité à prendre des décisions, c’est un poste de conseiller», a rappelé Dana Spinant, avant de promettre que l’experte ne sera «pas impliquée dans des dossiers sur lesquels elle a travaillé ou dont elle a eu connaissance dans son emploi précédent». La Commission a ainsi fait savoir que le débat était clos : «La décision a été prise. Nous ne voyons pas de raison de la reconsidérer».

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