La Suisse est actuellement confrontée à une mystérieuse pénurie de naissances. Alors que les démographes tentent d’expliquer le phénomène, il peut être intéressant de regarder la situation dans chaque commune.
On fait de moins en moins d’enfants en Suisse. L’année dernière, le nombre de naissances a chuté à son niveau le plus bas depuis 2012. Et cette baisse s’est encore accentuée en 2023, selon les derniers chiffres disponibles pour le mois de septembre. Le pic enregistré en 2021, provoqué par le premier confinement, est donc resté une exception.
L’année dernière, 82 371 enfants sont nés en Suisse, selon les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS). Cela représente une baisse d’environ 8% par rapport à 2021. Ces chiffres indiquent également comment ces naissances sont réparties sur le territoire suisse, montrant ainsi dans quelles communes le nombre d’enfants est le plus élevé.
En 2022, la situation est la suivante : Si l’on regarde les chiffres absolus, ce sont sans surprise les grandes villes qui sont en tête du classement : 4554 enfants sont nés à Zurich, 2054 à Genève et 1525 à Bâle. Toutefois, si l’on considère les naissances pour 1000 habitants, les résultats changent sensiblement.
Ainsi, la commune la plus fertile de Suisse en 2022 est Treytorrens (VD). Et peu importe que seulement cinq enfants y soient nés l’année dernière : par rapport à sa population d’une centaine d’habitants, cela représente 46,5 naissances pour mille habitants. Même scénario pour les communes qui suivent : Rovray (VD), Mutrux (VD), Rossenges (VD), ou encore Prévondavaux (FR), de petits villages avec moins de 200 résidents.
Remarquons qu’aucune naissance n’a été signalée dans 61 communes. Dans 67 cas, un seul enfant est né au cours de l’année.
La baisse des naissances surprend les démographes, qui peinent à l’expliquer. Il est tout de même possible d’identifier des phénomènes qui pourraient jouer un rôle : le déclin du travail à domicile, la guerre en Ukraine, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée ou l’augmentation des coûts qui se profile sont des raisons souvent citées par les spécialistes.
Pourtant, la natalité est déjà repartie à la hausse dans de nombreux pays violemment touchés par une baisse pendant la pandémie. Les chiffres des prochaines années nous diront s’il s’agit d’une exception durable.
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