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La multiplication des listes d’accompagnement lors des élections fédérales en Suisse.

La multiplication des listes d’accompagnement lors des élections fédérales en Suisse.

Oscar Mazzoleni : Cela est principalement dû à une augmentation des listes d’accompagnement, qui sont affiliées aux listes principales. Ainsi, ce ne sont pas seulement les listes principales qui ont vu leurs effectifs augmenter. (Dans les vingt cantons où le scrutin est proportionnel, 618 listes ont été déposées, soit une augmentation de 21% par rapport à il y a quatre ans).

Ces listes d’accompagnement comprennent des candidats qui savent qu’ils ont très peu de chances d’être élus. Alors sont-elles simplement des listes alibis?

Formellement, tous les candidats, de toutes les listes, ont les mêmes chances. Mais en réalité, la liste principale, avec les candidats les plus connus, attire davantage de voix. Cependant, l’avantage d’une liste d’accompagnement est que toutes les voix récoltées sont attribuées à la liste principale.

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Quel est donc leur objectif?

Il y en a deux. Tout d’abord, maximiser l’attractivité des listes affiliées. Même quelques voix provenant des listes d’accompagnement contribuent à renforcer la possibilité qu’un candidat de la liste principale obtienne un siège. C’est le jeu des restes. L’autre avantage est la possibilité de s’adresser de manière plus ciblée aux électeurs. Ces listes d’accompagnement sont souvent étiquetées comme “femmes”, “jeunes”, ou sont centrées sur des thématiques particulières telles que “écologie” ou “innovation”. Elles s’adressent à un électorat qui n’est pas forcément prêt à voter pour la liste principale, mais qui peut être sensibilisé par le fait que l’on s’adresse spécifiquement à lui avec des candidats qui incarnent plus précisément les caractéristiques correspondant à ses attentes. C’est une façon de différencier l’offre politique en combinant des candidats et des thèmes. Le pari est que les jeunes seront attirés par une liste de jeunes, et les femmes par des listes de femmes.

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Est-ce que cela trompe l’électorat? Les candidats des listes d’accompagnement sont-ils simplement des prétextes?

Les électeurs socialistes savent que la section vaudoise, par exemple, n’aura probablement que cinq sièges, et pourtant ils sont prêts à voter pour une liste principale comportant 19 noms. C’est la même chose partout. Dans toutes les listes, il y a des candidats qui veulent contribuer au succès du parti tout en bénéficiant d’une visibilité. C’est une opportunité de se faire connaître au-delà d’un cercle restreint et de bénéficier d’une renommée offerte par la campagne électorale. Les élections fédérales peuvent être un moyen de propulser sa carrière professionnelle ou de se faire remarquer en vue d’une élection locale ultérieure. La preuve en est que les principaux partis ne semblent pas avoir eu de difficultés à remplir leurs listes et à les multiplier.

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Les élections fédérales sont-elles une sorte de réseau social maximisé?

La campagne politique peut devenir un outil de marketing pour promouvoir sa propre image. En réalité, seuls quelques candidats ont réellement la possibilité ou l’ambition de remporter un siège. Dans ce sens, la majorité d’entre eux utilisent cette occasion comme une expérience de campagne électorale. Ils apprennent à présenter leurs idées, à s’engager dans des débats, à se faire connaître. Il est évident que ce phénomène est le reflet d’une offre politique de plus en plus fragmentée et personnalisée.

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Quels sont les dangers pour les candidats?

Être candidat, mener une campagne électorale est une opportunité mais aussi un risque. Tout ce que vous dites et faites peut être utilisé contre vous. Cela peut même ruiner votre réputation en quelques secondes. Cette vulnérabilité est inhérente à la logique médiatique dans laquelle nous vivons au quotidien.

Est-ce une réussite personnelle d’être candidat? De nos jours, faut-il avoir participé à une élection au moins une fois dans sa vie?

Aujourd’hui, la visibilité personnelle est devenue encore plus importante grâce aux réseaux sociaux. Cependant, être un acteur des élections fédérales en Suisse peut apporter une visibilité encore plus grande, à l’échelle cantonale voire nationale. Cela se fait par une combinaison de différentes formes de campagne: dans la rue, dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux. En d’autres termes, lors d’une campagne de ce type, on peut élargir sa visibilité au-delà de la sphère cloisonnée des réseaux sociaux.

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Oscar Mazzoleni participe au débat entre les candidats au parlement fédéral «2023-2027: Quel agenda environnemental?» au Palais de Rumine à Lausanne, le 12 octobre à 17h30.

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