Nouvelles de l’ONS•aujourd’hui, 15:07
En Israël, une loi a été adoptée qui rend beaucoup plus difficile de déclarer un Premier ministre en exercice inapte. La loi est une étape importante pour le Premier ministre Netanyahu, qui est impliqué dans un long procès pour corruption.
En vertu de la nouvelle loi, un Premier ministre ne peut être démis de ses fonctions que s’il est physiquement ou mentalement incapable d’exercer cette fonction. Cette décision doit ensuite être approuvée par 75 % des ministres. Si un Premier ministre refuse toujours de partir, au moins 75% de l’ensemble du parlement doivent accepter de forcer un départ. La Cour suprême est maintenant complètement mise à l’écart dans cette décision.
Conflit d’intérêt
La nouvelle loi est importante dans la discussion sur le rôle de Netanyahu dans les plans de réforme juridique du gouvernement. Ces projets devraient se traduire par une réduction des pouvoirs de la Cour suprême au profit du parlement. Une partie de cela est, par exemple, que le parlement aura plus de pouvoir dans la nomination des juges.
Selon le procureur général, Netanyahu ne devrait pas du tout interférer avec ces réformes, car il est lui-même jugé pour corruption. Et ce conflit d’intérêts le rendrait donc inapte.
Mais grâce à la nouvelle loi, l’affaire de corruption n’est plus un obstacle pour Netanyahu pour s’impliquer dans les réformes juridiques. De plus, cela le protège également des éventuels problèmes juridiques futurs résultant du processus de corruption.
Le Premier ministre a, pour ainsi dire, créé sa propre couche de téflon avec la nouvelle loi. L’opposition est furieuse, la qualifiant de loi corrompue “faite sur mesure” pour le Premier ministre.
La loi a été votée le jour où des dizaines de milliers d’Israéliens sont à nouveau descendus dans la rue pour manifester contre les projets de réforme. Il y a eu des manifestations hebdomadaires dans tout le pays pendant environ trois mois. Les critiques craignent qu’Israël ne se transforme en dictature et s’inquiètent des droits des minorités.
Il y a aussi des inquiétudes internationales concernant le cours du gouvernement israélien. Les dirigeants européens et les États-Unis ont exprimé leur inquiétude au sujet des plans de réforme. Ils soulignent que les valeurs démocratiques partagées sont importantes pour la relation avec Israël. Pourtant, les protestations nationales et les critiques étrangères semblent avoir peu d’effet sur le gouvernement de Netanyahu.
La politique de colonisation d’Israël suscite également des inquiétudes. Plus tôt, le gouvernement a annoncé qu’il souhaitait agrandir les colonies existantes d’environ 10 000 maisons. Et cette semaine, Israël a annoncé que les colons seraient autorisés à se réinstaller dans quatre colonies de Cisjordanie dont Israël s’était précédemment retiré. Ceci à la grande frustration des États-Unis. Le pays a appelé l’ambassadeur d’Israël au tapis, car les implantations font obstacle à une solution à deux États avec un État palestinien séparé en Cisjordanie.
L’annonce des implantations arrive à un moment inopportun. Les tensions entre Israël et les Palestiniens augmentent depuis un certain temps. Avec le début du Ramadan et le Pessah juif la semaine prochaine, ces tensions devraient encore augmenter.
A l’international, il y a donc un appel au calme et à la désescalade. Mais le gouvernement israélien ne semble pas agir de façon apaisante. Les protestations nationales et les critiques étrangères semblent avoir peu d’effet sur la politique gouvernementale.