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La mission de l’ONU au Mali entame son retrait alors que l’armée du pays, soutenue par Wagner, occupe ses bases | International

La mission de l’ONU au Mali entame son retrait alors que l’armée du pays, soutenue par Wagner, occupe ses bases |  International

2023-08-28 06:40:00

Un casque bleu de la Minusma, lors d’une patrouille dans le nord du Mali, le 16 juin.MINUSMA (Europa Press)

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) a entamé en août dernier son retrait de ce pays africain, qui devrait s’achever d’ici la fin de cette année. Les Casques bleus sont déjà partis de trois de leurs bases dites périphériques, dans les villes d’Ogossagou, Ber et Goundam, et prévoient de le faire dans les prochains jours de Ménaka. Cependant, alors que les soldats de l’ONU quittent les casernes, celles-ci sont occupées par l’armée malienne et les mercenaires de Wagner, ce qui provoque un énorme malaise parmi les rebelles touareg, qui voient ce déploiement comme une rupture des accords de paix d’Alger de 2015 et menacent de réactiver le conflit.

Alors que le monde regarde vers la crise au Niger, la mission des Nations Unies au Mali a entamé son retrait progressif de ce pays, comme l’a demandé le 16 juin le gouvernement du Mali, qui accusait la Minusma de faire “partie du problème” en termes de de sécurité. Les autorités de ce pays africain avaient exprimé leur malaise face au rapport du département des droits de l’homme de la mission internationale qui accusait des militaires maliens et étrangers, vraisemblablement des mercenaires de Wagner, d’être les auteurs du massacre de Moura, au cours duquel ils ont été assassinés. 500 civils. Suite à cette demande, l’ONU s’est donné comme date limite le 31 décembre pour que les 12 500 casques bleus de la mission quittent le pays.

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La première base cédée par l’ONU aux autorités maliennes a été celle d’Ogossagou, au centre du Mali, le 4 août. Quelque 150 casques bleus sénégalais ont été les derniers à repartir sans incident. Beaucoup plus compliqué a été le retrait du site de Ber, où étaient stationnés 200 militaires burkinabés, intervenu le 13 août. Le convoi, à destination de la base de la ville de Tombouctou, située à environ 57 kilomètres de là, a été attaqué par des groupes armés et a mis deux jours pour atteindre sa destination. La troisième à être expulsée par la Minusma est celle de Goundam, occupée par une société ivoirienne et 140 policiers bangladais, le 16 août. Celui de Ménaka, situé dans l’une des zones les plus difficiles et sous l’influence de l’État islamique, sera expulsé à la fin de ce mois.

Toutes ces bases ont été occupées par les Forces armées du Mali, ce qui a provoqué un malaise notable parmi les indépendantistes touareg, regroupés au sein du Coordonnateur des mouvements de l’Azawad (CMA), qui estiment que ce sont leurs forces qui devraient occuper ces positions dans le nord. du pays, conformément aux accords de paix d’Alger, signés en 2015. En effet, la colonne de l’armée malienne accompagnée des mercenaires de Wagner venue occuper Ber a affronté les rebelles touaregs, entraînant la mort de six soldats. L’ensemble du territoire a été le théâtre d’accrochages entre les militants du CMA, d’une part, et les militaires maliens et les paramilitaires russes, de l’autre. Dans un communiqué, les indépendantistes ont accusé le gouvernement malien de « rompre le cessez-le-feu ».

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La dernière rébellion touarègue a éclaté en janvier 2012 et a été à l’origine de la grave crise sécuritaire que connaît aujourd’hui l’ensemble du Sahel, car elle s’est alliée dans un premier temps aux groupes jihadistes qui opéraient alors dans le nord du Mali. Mené par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), il est même allé jusqu’à déclarer l’indépendance des trois régions du nord le 6 avril 2012. Après l’intervention militaire française et trois années de combats, le gouvernement et le gouvernement les groupes rebelles regroupés au sein de la CMA, qui maintenaient le contrôle de Kidal, signent les accords de paix d’Alger en 2015, qui ne reconnaissent pas l’indépendance du nord, mais établissent une restructuration de l’administration de l’État et favorisent l’intégration des rebelles dans les forces de défense et la sécurité.

des djihadistes mécontents

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Mais les groupes jihadistes ne sont pas non plus satisfaits de la nouvelle répartition des forces issue du retrait de la Minusma. Coïncidant avec l’expulsion de la base de Ber par les casques bleus, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) a promu un blocus de la région de Tombouctou qui dure depuis plus de deux semaines. L’émir de ce groupe terroriste de la région, Talha Abou Hind, a accusé l’armée malienne d’avoir conduit les troupes de Wagner dans la région et a appelé à “une guerre totale” contre l’Etat, à travers des messages audio diffusés par les groupes WhatsApp, selon Tombouctou. résidents.

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La militante Fatouma Harber assure que les jihadistes envoyaient des messages via les réseaux sociaux, mais qu’ils s’adressaient aussi directement aux transporteurs de la région. “Ils ont été prévenus qu’il était totalement interdit de conduire et que toute personne qui désobéirait à cet ordre verrait son véhicule et ses marchandises brûlés”, raconte Harber de Tombouctou. « Ils sont même allés jusqu’à tirer sur le bateau qui croisait les véhicules venant de Mopti et qui avait réussi à rejoindre la jetée du fleuve. Le blocus affecte également ceux qui réapprovisionnent la ville en produits de première nécessité en provenance d’Algérie ou de Mauritanie ».

À l’heure actuelle, les prix de tous les produits ont grimpé en flèche et certains d’entre eux, comme l’huile, le savon, le sucre, le thé, les pâtes et l’essence, sont déjà en pénurie. « Il ne s’agit pas seulement de la ville de Tombouctou, mais de toute la région. Des villes comme Taudenni ou la région de Gourma Rarhous en souffrent également. Même les marchés hebdomadaires qui permettaient aux villageois de faire leurs courses ont été interdits », ajoute Harber. Les jihadistes contrôlent les principaux axes de la région et empêchent le passage de tous camions ou tout trafic de marchandises.

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