La 50 Conférence générale de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC) s’est déroulée du 12 au 30 octobre.
04 novembre 2022
Les jeunes sont le « maintenant » de Dieu. De gauche à droite : Josephine Magdalyn Tan, Ashita Jimmy et Antony Judy (Inde)
Bangkok : La 50e Conférence générale de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC) s’est déroulée du 12 au 30 octobre. Sur le thème FABC50 : Cheminant ensemble en tant que peuples d’Asie, des délégués et des participants composés de cardinaux, d’évêques, de prêtres, de religieux et de laïcs se sont réunis pour célébrer le 50e anniversaire de la FABC, et pour réaffirmer, renouveler et revitaliser l’Église en Asie, guidés par Matthieu 2: 1-12, “… et ils ont suivi un chemin différent”.
C’était une excellente occasion de faire partie de la conférence en tant que jeune et de représenter la Malaisie.
A la rencontre des Eglises d’Asie
La première semaine de la conférence s’est concentrée sur la visite de l’Asie, avec des présentations par les conférences épiscopales de 29 pays asiatiques. Il était intéressant d’en apprendre davantage sur la beauté et les forces de l’Église dans chaque pays, ainsi que sur la façon dont ils surmontent les défis. Les catholiques étant minoritaires en Asie (sauf aux Philippines et au Timor Leste), la présence de l’Église pendant la pandémie, ses œuvres caritatives et les centres éducatifs gérés par des catholiques nous ont rendus plus visibles au sein de la communauté en général. L’Église en Asie s’est unie par solidarité pour se soutenir pendant la crise, en fournissant des fonds pour des vaccins et des masques faciaux, et en priant pour les personnes souffrant de guerres civiles et de détresse politique.
En plus des présentations, la conversation avec les évêques à la « table basse » a élargi ma connaissance de la façon dont les conférences/diocèses ont travaillé avec divers groupes (ONG, gouvernement) pour résoudre les problèmes actuels.
Les prières du matin menées par chaque pays ont montré à quel point l’Église en Asie est unique et riche dans ses langues.
Dans le “Talk Show en Asie” virtuel, 16 panélistes de 13 pays d’Asie représentant divers secteurs ont partagé sur les laïcs, les religieux et les religieuses, le mariage interreligieux, la famille, la monoparentalité, la politique, le vieillissement, les personnes handicapées, les femmes, les peuples autochtones, les victimes du changement climatique, les séquelles des attentats terroristes et les relations commerciales. Ils ont donné un aperçu de leurs responsabilités dans l’Église locale et leurs communautés.
Maurice, un étudiant catholique de Taïwan, a parlé de l’importance d’une amitié authentique entre les prêtres/dirigeants d’Église et les jeunes. Elenor, issue de la monoparentalité, a mis en lumière ses luttes en tant que mère célibataire s’occupant de ses filles et la discrimination qu’elle rencontre à l’Église. C’était incroyable de voir les cardinaux et les évêques affirmer le partage.
Rencontrer les réalités émergentes
La deuxième semaine s’est concentrée sur les réalités et préoccupations émergentes telles que l’environnement, les jeunes, les femmes, la famille, les migrants, les réfugiés, le dialogue interreligieux et l’évangélisation numérique. Les présentateurs et les experts dans leur domaine ont partagé des idées et des outils pratiques sur la façon de répondre aux besoins de la communauté. Les réflexions sur les documents pontificaux tels que Laudato Si’, Fratelli Tutti, Amoris Laetitia et Praedicate Evangelium nous ont rappelé le rôle de l’Église et de son peuple face à ces réalités. J’ai rencontré une militante pour le climat nommée Ridhima Pandey, qui malgré sa jeunesse, a parlé de la nécessité de prendre soin de l’environnement pour la prochaine génération. Elle faisait partie du film : La Lettre – Un message pour notre Terre avec le pape François et d’autres militants. Le film est basé sur l’encyclique Laudato Si’ et un recueil de voix d’activistes. Son courage m’a incité, ainsi que les autres, à nous soucier davantage de l’environnement. Elle a dit que sa rencontre avec le Saint-Père et d’autres militants avait l’impression que c’était hier, et qu’elle est toujours en contact avec eux.
Quant aux jeunes, ils n’étaient que trois sur les 226 délégués – Antony Judy (Inde), Ashita Jimmy (Inde) et moi. S’adressant au cardinal et aux évêques, chacun de nous a évoqué la nécessité de donner aux jeunes la possibilité d’avoir des rôles plus significatifs dans l’Église, et faisant écho au rappel du Pape François que les jeunes sont le « maintenant » de Dieu.
Nous avons également visité virtuellement des paroisses en Asie. Mon groupe a visité des paroisses en Indonésie et au Sri Lanka. Nous avons été témoins de l’inculturation de la culture javanaise dans l’église catholique du Sacré-Cœur de Jésus, à Ganjuran, en Indonésie, dans leur architecture et leur ministère paroissial. La majorité des paroissiens de l’église St James, Jaffna, Sri Lanka, sont des pêcheurs et l’Église pourvoit toujours aux besoins de la population, en particulier pendant les guerres civiles. L’Église éduque également les jeunes à éviter les drogues et les encourage à s’instruire.
Faire émerger les nouvelles voies
Au cours de la troisième et dernière semaine de la conférence, nous avons réfléchi à nos rôles de leadership et à la structure. Nous avons été assignés à des groupes thématiques, où nous devions passer en revue et découvrir le meilleur de chaque thème, exposer le rêve et prendre des mesures concrètes pour le réaliser.
Tout au long de la conférence, j’ai rencontré de nombreux ouvriers extraordinaires sur le terrain dans le Royaume de Dieu, au sein de l’Église et dans la société. Le Mouvement Laudato Si’, le Mouvement des Focolari, Talitha Kum et Caritas sont quelques-uns des mouvements de catholiques qui abordent les réalités du monde.
Les documents ont été finalisés au cours de la dernière semaine. J’espère qu’alors que nous retournons dans nos pays respectifs, l’Église d’Asie est conduite par l’Esprit Saint à affronter les signes des temps, en se rassemblant dans l’unité et la solidarité, malgré les différences.
