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La lutte pour des loyers abordables à York, dans le nord-ouest de la ville

La lutte pour des loyers abordables à York, dans le nord-ouest de la ville

Dans le quartier de York, au nord-ouest de la ville, deux immeubles voisins sont confrontés à une situation similaire. Au 33, rue York, environ 200 locataires sont en grève des loyers depuis deux mois. Beverley Henry, une retraitée qui a travaillé plus de 40 ans dans ce pays, se retrouve maintenant dans une situation difficile. Elle doit choisir entre payer son loyer et acheter de la nourriture. Beverley Henry habite au 33, rue King à York.

En Ontario, seuls les logements loués pour la première fois avant novembre 2018 sont régis par un contrôle des loyers. L’augmentation annuelle autorisée par l’Ontario pour 2023 et 2024 est de 2,5%. Cette hausse est inférieure au taux d’inflation annuel moyen de 5,9%. Le ministre du Logement, Steve Clarke, présente cela comme une mesure visant à lutter contre le coût de la vie élevé des Ontariens. Cependant, certains propriétaires contournent cette limite en demandant à la province l’autorisation d’augmenter les loyers au-delà de la limite permise. C’est le cas de la société Impact de rêve, propriétaire du 33, rue York, qui a fait des demandes à la Commission de la location immobilière en 2018, 2019 et 2021, sous prétexte de rénovations. Jusqu’à présent, seule la demande de 2018 a été approuvée. Malgré cela, les résidents, comme Beverley Henry, ont vu leur loyer augmenter de 22% au cours des cinq dernières années, soit trois fois la limite permise, selon l’Association des locataires York South-Weston. Les demandes déposées auprès de la Commission concernent souvent des rénovations cosmétiques auxquelles aucun locataire n’est consulté, déplore Bruno Dobrusin, de l’association des locataires. Mme Henry soutient cette position en expliquant qu’elle ne peut pas accéder à son balcon pendant les travaux et se demande pourquoi elle devrait payer pour quelque chose à laquelle elle n’a pas accès. Bruno Dobrusin critique également le gouvernement Ford pour avoir permis les hausses de loyer en dehors des limites réglementées même pendant la pandémie.

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Face à cette situation, Bruno Dobrusin demande à Impact de rêve d’annuler rétroactivement les hausses de loyer supérieures aux limites appliquées pour 2019 et 2021. Il souhaite également que le gouvernement Ford interdise ce type d’augmentation supérieure à la limite permise et impose un contrôle des loyers à tous les immeubles. Dans l’immeuble voisin, situé au numéro 22, environ cent résidents ont également rejoint la lutte en ne payant pas leur loyer en juillet. Comme cet immeuble est trop récent pour être soumis au contrôle des loyers, Impact de rêve, qui en est également propriétaire, a augmenté les loyers de 7% à 10% d’une année sur l’autre depuis 2018, selon l’association. Cependant, Impact de rêve n’a pas répondu aux questions de Radio-Canada. En plus de la situation des résidents de la rue King, dont beaucoup font partie d’une communauté ouvrière, Bruno Dobrusin remet également en question les discours des autorités provinciales sur le logement abordable. Il estime que les limites de loyer annoncées par le gouvernement ne s’appliqueront pas à de nombreux immeubles en Ontario qui sont actuellement achetés et construits pour résoudre la crise du logement.

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En outre, l’avocate spécialisée dans le logement Caryma Sa’d estime que l’augmentation encadrée de 2,5% ne satisfait ni les résidents ni les propriétaires. Selon elle, pour les locataires, c’est toujours une augmentation significative, tandis que pour les propriétaires, les loyers du marché augmentent si rapidement que 2,5% ne suffisent pas à augmenter les profits. Cependant, Me Sa’d estime également que des mesures doivent être prises pour contrôler la recherche de profits dans le secteur immobilier. Elle souligne que le logement n’est pas une simple commodité, car tout le monde a besoin d’un endroit où vivre. Beverley Henry partage le même avis et estime que le gouvernement Ford néglige les personnes qui ont travaillé toute leur vie et qui ont un revenu fixe. Elle affirme que le gouvernement se soucie davantage des promoteurs immobiliers.

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