La France a besoin de voitures polyvalentes et Renault doit remplacer la Dauphinoise dérivée de la Juvaquatre.
Un véhicule d’un autre temps qui ne fait plus illusion face aux fourgonnettes Citroën 2CV. Chez Renault, le succès de cette dernière reste en travers des dirigeants de la marque.
Contrer la 2cv
La 2CV type AZU se vend tellement bien que Citroën peine à fournir. Citroën ira jusqu’à sous-traiter une partie de la production chez Panhard. Il faut réagir.
Soeur de 4L
En 1961, le losange dévoile son arme : une version camionnette de sa 4L, proposée avec deux empattements différents. La version courte prendra le nom de F4 alors que la version longue répond au doux nom de F6.
Au début de sa carrière, la version utilitaire de la 4L annonce une charge utile de 300 kilos, avant de grimper à 400 kilos en 1971, puis 440 kilos après 1975.
Le volume utile est de 2m3. Petite révolution, cette petite camionnette hérite d’une option “trappe de toit” appelée girafon à l’arrière. Une idée de génie qui permet de transporter des objets longs dans une voiture très compacte.
Il y a toujours une place pour la Fourgonnette Renault
La publicité Renault d’époque est claire sur ce sujet : “Dans la rue, il y a toujours une place pour la fourgonnette 4 Renault et ses 3m.75”.
Aussi agile en ville qu’à la campagne, la fourgonnette R4 est adoptée par tous les corps de métier. Sous le capot aussi, la dernière Renault ne manque pas d’atouts.
Dès son lancement, la Renault 4 Fourgonnette récupère le bloc 747 cm3 de la citadine. Un moteur développant 27,6 chevaux SAE.
“Sans Aucune Exactitude” diront les mauvaises langues, mais surtout bien au-dessus des 18 chevaux offerts par le bicylindre Citroën de la 2CV concurrente. Dès 1963, la puissance passe à 30 ch.
Moteur Cléon pour la F6
Il faudra attendre 1975 pour voir apparaître, sur la R4 F6 fourgonnette, le fameux “Cléon Fonte” fort de 1 108 cm3.
L’année suivante, l’empattement est allongé de 12 cm, la caisse devient plus carrée et le volume intérieur atteint les 2,35 m3.
Devant une telle débauche de puissance, Renault décide de renforcer le châssis, alors que le train arrière hérite d’une barre anti-roulis. Ainsi armées, les camionnettes Renault vont être adoptées par tout le pays.
2 millions d’exemplaires produits
Du fleuriste au maçon, de l’agent Renault au livreur, la France qui bosse roule en 4L F4 ou F6. Si le petit utilitaire s’accommode de tous les métiers, il s’adapte également à tous les rythmes, en témoigne son énorme succès chez France Telecom, EDF ou les PTT.
Une longue carrière
La F6 sera commercialisée jusqu’en 1985, date de l’arrivée du Renault Express. La F4 fera même de la résistance jusqu’en 1988, mettant fin à une belle et longue carrière, et deux millions d’exemplaires produits.
Si les C15 et Express deviennent les nouvelles armes de Citroën et Renault, la 4L Fourgonnette va avoir le droit à un ultime moment de gloire.
En 1993 le film “Les Visiteurs” sort sur les écrans. Un immense succès avec 14 millions de spectateurs.
Mais on retiendra surtout la scène inoubliable du facteur attaqué par Christian Clavier et Jean Reno. La 4L Fourgonnette est définitivement entrée dans l’imaginaire collectif des français.
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