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La journée sans tabac : le tabagisme actif et la cigarette électronique à La Réunion.

La journée sans tabac : le tabagisme actif et la cigarette électronique à La Réunion.

Chaque année depuis 1988, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) organise une journée sans tabac mondiale le 31 mai. Le but de cette journée est de promouvoir la prise de conscience sur les dangers du tabac, qui tue près de huit millions de personnes dans le monde chaque année, selon l’OMS. À La Réunion, d’après une estimation de l’Agence régionale de santé (ARS), environ 16 % des Réunionnais âgés de plus de 15 ans sont des fumeurs réguliers. L’ARS considère que “le tabagisme reste à ce jour la plus importante épidémie évitable”. Cela signifie qu’un Réunionnais sur six est touché par le tabagisme actif, et pour chaque groupe de 100 000 consommateurs, 10 à 20 cigarettes sont fumées par jour. L’ARS souligne également que le tabac est un facteur de risque avéré pour dix-sept types de cancer (poumon, gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus…) ainsi que pour diverses maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, AVC, hypertension artérielle…) ou respiratoires chroniques (BPCO).

C’est pourquoi Frédéric a été contraint d’arrêter de fumer il y a dix ans. Il fumait depuis l’âge de seize ans, jusqu’à “un paquet et demi par jour” pendant des années, jusqu’à ce que son système artériel soit affecté, le contraignant ainsi à arrêter. Bien qu’il ait réussi à arrêter de fumer du jour au lendemain, il l’a remplacé par un appareil peu connu à l’époque : la cigarette électronique. Contrairement aux cigarettes classiques, la version électronique ne contient pas de tabac, n’a pas de combustion ni ne produit de fumée. Il permet d’inhaler de la vapeur obtenue par le chauffage d’un liquide composé principalement de propylène glycol, de glycérol, d’arômes et, très souvent, de nicotine. Bien que cette alternative ne soit pas inoffensive, selon David Mété, responsable du service d’addictologie au CHU de La Réunion, la cigarette électronique présente des risques bien moindres et pourrait être un outil intéressant pour réduire la consommation de tabac. Selon lui, il est impossible d’empêcher les fumeurs de fumer du jour au lendemain en interdisant le tabac et il estime qu’il vaut mieux vapoter que fumer. François Braun, ministre de la Santé, partage cet avis et est ouvert à la prescription de ces vapoteurs en pharmacie dans le cadre du processus de sevrage.

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Les bienfaits de la cigarette électronique sont également économiques. Avant de passer à la cigarette électronique, Frédéric dépensait environ 300 euros par mois en tabac. Depuis lors, il estime faire une économie mensuelle de plus de 200 euros tout en préservant sa santé. Béatrice est également passée à la cigarette électronique il y a deux ans avec l’objectif d’arrêter complètement de vapoter à terme. Étant fumeuse depuis l’âge de 16 ans, elle pouvait finir un paquet de trente cigarettes pour quinze euros en une journée. Elle économise donc environ 410 euros par mois et ne dépense plus qu’une vingtaine d’euros mensuellement dans ses recharges de cigarette électronique.

Cependant, bien que la cigarette électronique soit considérée comme un outil d’aide à l’arrêt du tabac par le Dr Mété et une grande partie du corps médical, son équivalent jetable, la puff, n’a pas bonne réputation. Il s’agit d’une cigarette électronique jetable vendue en bureau de tabac ou en station-service pour environ 10 euros. Pourtant, les effets de la puff sur le corps et de la cigarette électronique sont bien différents. Là où la cigarette électronique permet de choisir et de réguler son taux de nicotine en fonction du consommateur, la puff est composée de recharges préremplies, pouvant atteindre 20 milligrammes de nicotine par millilitre, suffisamment élevé pour créer une forte dépendance et pour constituer une porte d’entrée vers le tabagisme, a rappelé l’Académie nationale de médecine dans un communiqué en février 2023. Les produits visent un public jeune qui veut découvrir la sensation de fumer, mais qui crée surtout de la dépendance, selon David Mété. En ce sens, le ministre de la Santé souhaite interdire les puffs qui ne permettent en rien de sortir du tabagisme, a-t-il déclaré sur RTL et LCI le 28 mai dernier, lors de l’émission “Le Grand jury” sur RTL et LCI.
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