La gestion du sommeil dans les sports d’endurance : les conseils d’un spécialiste

C’est le spécialiste du sommeil dans le sport de haut niveau : Bertrand De La Giclais, médecin basé à Annecy, prépare aussi bien des traileurs que des navigateurs, et plus étonnamment, des tennismen ou encore des pilotes de ligne. Pour Outside, il est revenu sur la gestion du sommeil dans les sports d’endurance. Quand dormir lors d’une ultra ou en plein traversée de l’atlantique ? Que mettre en place pour avoir un sommeil efficace ? Peut-on s’entraîner à optimiser ses heures d’endormissement ? Le sommeil, facteur clé de la performance dans les sports d’endurance, est un paramètre travaillé par de plus en plus de traileurs. Si du côté des élites, on ne dort pratiquement pas, ce n’est pas le cas au sein du peloton, où de nombreux athlètes passent plus de trente heures en course. En plus des enjeux de temps, dormir permet une récupération mentale essentielle, assurant notamment lucidité et vigilance sur les sentiers, comme l’explique Bertrand De La Giclais, responsable du centre du sommeil de la clinique d’Argonay-Annecy. Cette semaine, sur la Backyard, les traileurs ont enchaîné les boucles de 6,7 kilomètres. Le meilleur a couru en moyenne 52 minutes par heure… sur 108 heures d’épreuve. Ce qui laisse peu de place pour le sommeil. Que pensez-vous de ce type d’événement ? Je trouve que c’est de la torture. L’organisme va être beaucoup plus fatigué que d’habitude. S’ajoute à cela l’impossibilité de se régénérer physiquement et mentalement avec des phases de sommeil. Ce n’est pas non plus bon pour la lucidité. Mais les dettes de sommeil ponctuelles comme ça ne sont pas très dangereuses car les athlètes finiront toujours par récupérer. Cela pourrait devenir dangereux si on s’amusait à faire ça pendant des mois et des mois. Ce qui n’est pas le cas… La privation de sommeil était autrefois utilisée comme méthode de torture dans les pays de l’Est. Pour faire avouer les gens, on les…