2023-06-02 06:05:00
New York. Les particuliers et les entreprises des cinq plus grandes économies d’Amérique latine semblent retirer d’énormes sommes d’argent de leur pays. Selon les données de Bloomberg la fuite des capitaux depuis l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie et le Mexique s’est élevée à environ 137 milliards de dollars en 2022. C’est une augmentation de 41% par rapport à 2021 et la plus élevée depuis 2010.
Officiellement, personne ne suit le chemin de l’argent. Pendant ce temps, selon Bloomberg, la République dominicaine, le Panama, l’Espagne et les États-Unis figurent parmi les principales destinations des riches. Cette agence de presse économique et financière rapporte que depuis 2020, les investisseurs mexicains ont dépensé plus de 774 millions de dollars dans des projets immobiliers et de construction en Espagne.
Les Colombiens auraient acheté jusqu’à 500 propriétés au Panama au cours des derniers mois, estime Samuel Urrutia, qui dirige la division régionale de la société immobilière Colliers International Group Inc. Les “super-riches” achètent un bien immobilier à New York ou à Madrid, les “riches riches” optent pour Miami, et les “riches ordinaires” pour le Panama ou la République dominicaine, dit-il.
La maison de presse américaine avance que ce phénomène est dû au changement de paradigme politique, au supposé “virage à gauche” dans la région : les riches voulaient protéger leurs investissements contre d’éventuels ralentissements économiques.
Le Fonds monétaire international prévoit une croissance de 1,7 % pour l’Amérique latine cette année, ce qui est inférieur à celui des autres pays émergents.
Mauricio Cardenas, ancien ministre colombien des Finances expliquéque la fuite des capitaux joue un rôle important et pourrait compliquer les politiques de réforme sociale : « Les riches partent, l’économie souffre, l’inflation augmente et les troubles augmentent. C’est un cercle vicieux.
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