La cathédrale de Chartres, monument incontournable de l’art gothique français, est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. Construit à partir du XIIe siècle, l’édifice représente un atout majeur pour la ville comme pour l’ensemble de l’Eure-et-Loir.
La cathédrale occupe une position remarquable et symbolique dans la plaine de la Beauce. Sa silhouette, observable jusqu’à 30 km aux alentours, constitue un signal particulièrement marquant dans le paysage.
C’est pour conserver cette particularité locale symbolique qu’une directive paysagère vient d’être actée. Un décret, adopté par le Conseil d’État, vient d’être publié au Journal officiel, où figurent les textes législatifs et réglementaires de la République française. L’aboutissement d’un long processus.
Cette directive paysagère, destinée, donc, à préserver les vues sur la cathédrale de Chartres, fixe les orientations et les principes fondamentaux de protection applicables au territoire environnant l’édifice.
« Cette directive est une avancée décisive pour préserver ce marqueur identitaire du paysage beauceron, estime le préfet d’Eure-et-Loir, Françoise Souliman. Le but est de maîtriser et préserver les paysages. Avec ce texte, nous sommes au croisement des intérêts historiques, culturels et paysagers pour le territoire. Cette publication au Journal officiel donne un fondement juridique fort au texte. »
Un total de 102 communes sont concernées
Concrètement, la directive paysagère répertorie 457 cônes de vue dans un rayon de 30 km autour de la cathédrale. Un total de 102 communes sont concernées. La directive a été soumise à concertation locale et à la consultation des collectivités, groupements de collectivités et organismes concernés.
Mais en quoi consiste précisément cette directive paysagère ? Le document détaille les orientations et les principes fondamentaux de protection et de mise en valeur destinés à préserver les vues sur la cathédrale, comme l’indique Édouard Brodhag, directeur adjoint de la Direction départementale des territoires (DDT) d’Eure-et-Loir :
« La directive encadre la hauteur des constructions et des plantations, les implantations de pylônes isolés, définit une aire d’exclusion des objets de très grande hauteur comme les éoliennes notamment, fixe une palette de couleurs pour les constructions, et prend en compte l’environnement végétal dans la préservation des vues. » Le document est par ailleurs constitué de documents graphiques et d’un cahier de recommandations.
Les vues sur la cathédrale de Chartres préservées des éoliennes
Les éoliennes sont donc, notamment, dans le viseur de la directive. Désormais, les documents administratifs, comme les permis de construire, doivent prendre en compte les principes et les réglementations détaillés dans la directive paysagère.
Ce document destiné à la protection des vues sur la cathédrale de Chartres est seulement de la troisième directive paysagère adoptée en France. Les deux autres concernent le massif des Alpilles (Bouches-du-Rhône) et le mont Salève (Haute-Savoie).
La troisième directive paysagère de France. Ce document destiné à la protection des vues sur la cathédrale de Chartres est seulement la troisième directive paysagère adoptée en France. Les deux autres concernent le massif des Alpilles (Bouches-du-Rhône) et le mont Salève (Haute-Savoie).
Simon Dechet