Actuellement, la Chambre est incapable de soumettre un texte au vote, rendant impossible le déblocage de toute aide supplémentaire à Israël, allié historique des États-Unis, suite à l’offensive surprise du Hamas samedi. Il en est de même pour une nouvelle enveloppe pour l’Ukraine, envahie par la Russie et dont la discussion dure depuis des semaines.
La difficulté d’unifier le parti
Depuis plus d’une semaine, les républicains ne parviennent pas à se mettre d’accord sur un potentiel successeur à Kevin McCarthy. Ils se sont réunis en privé ce matin avec l’espoir de mettre fin à cette vacance sans précédent. Steve Scalise, chef de groupe âgé de 58 ans, a remporté une élection informelle avec 113 voix contre 99 pour Jim Jordan, un candidat soutenu par Donald Trump.
Steve Scalise est connu du grand public pour avoir été gravement blessé par balle lors d’un entraînement de baseball en 2017. Cependant, pour être élu à la tête de la Chambre des représentants, ce quinquagénaire atteint d’un cancer du sang doit maintenant être approuvé par 217 élus lors d’un vote en séance plénière dans l’hémicycle – étape probablement la plus difficile du processus. Avec une majorité étroite de 221 voix, le Parti républicain ne peut pas compter sur le soutien des élus démocrates. Ce vote n’a pas encore été programmé et pourrait prendre quelques heures, voire quelques jours.
Plusieurs membres de l’aile trumpiste se sont déjà publiquement opposés à la candidature de Steve Scalise, citant notamment les positions budgétaires de l’élu ou son état de santé pour justifier leur choix. Marjorie Taylor Greene, une élue très proche de Donald Trump, a déclaré : “J’aime Steve Scalise, et je l’aime tellement que je préfère le voir vaincre son cancer plutôt que de sacrifier sa santé pour le poste le plus difficile du Congrès”.
Une question de “sécurité nationale”
Cela illustre les fractures béantes qui traversent le parti : Kevin McCarthy, destitué de son poste de speaker, avait dû batailler durant 15 votes en janvier et consentir à de nombreux compromis pour obtenir cette majorité. Or, les républicains veulent absolument éviter cette séquence humiliante, qui avait été diffusée à travers tout le pays en début d’année.
Le Parti démocrate de Joe Biden étant minoritaire à la Chambre, il n’est principalement qu’un spectateur des tractations chaotiques au Congrès. Cependant, le président américain a exhorté le Congrès, dès qu’il en aura la possibilité, à “prendre des mesures urgentes” pour “financer les impératifs de nos partenaires en matière de sécurité nationale”.
Sans speaker, le Congrès américain ne pourra pas voter un nouveau budget pour l’État fédéral. Celui-ci arrivera à expiration dans quelques semaines, plaçant une fois de plus la première puissance économique mondiale face au risque de paralysie de son administration publique.