Ce sont des proportions à garder en mémoire, et que l’on néglige pourtant : l’eau douce ne représente que 2,5 % de l’eau sur Terre, la grande majorité correspondant à de l’eau salée.
Cette précieuse eau douce se répartit entre les glaciers (68,7 %), les nappes phréatiques souterraines (30,1 %), le permafrost (0,8 %) et celle qui s’échange en permanence entre la surface – cours d’eau, lacs – et l’atmosphère (0,4 %).
D’après un bilan réalisé par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’agriculture est le secteur qui prélève le plus d’eau douce avec l’irrigation (70 %), loin devant l’industrie (19 %) et l’usage domestique (11 %). Notamment dans les nappes phréatiques.
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Seule une partie de l’eau douce prélevée par l’homme est restituée, à la sortie des usines ou des centrales, par exemple. Mais pas forcément dans le même état physique (température) et chimique (pollution)… ni au même endroit. Or, ces déplacements d’eau se traduisent par une modification de la rotation de la Terre, selon une étude publiée dans la revue Lettres de recherche géophysique (Ki-Weon Seo et Al. 2023).
Rotation de la Terre : de quoi parle-t-on ?
Une étude de 2022 avait suggéré que la rotation de la Terre était influencée par les événements climatiques et géodynamiques extrêmes. Toutefois, il était question d’un phénomène appelé “précession des équinoxes”, un changement d’axe de rotation de la Terre sous l’effet des forces d’attraction exercées par la Lune et le Soleil sur notre planète, et dont la période (cycle) est de 26 000 ans environ.
Dans la nouvelle étude, ce n’est en aucun cas de la précession que l’on parle, mais d’un tout autre type de variation dans la rotation de notre planète. Il s’agit du “mouvement du pôle”, un mouvement dont les tracés forment des sortes de spirales.
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Le mouvement du pôle résulte de trois composantes : l’oscillation de Chandler [due au fait que la Terre n’est pas une sphère parfaite] sur un cycle de 14 mois ; une oscillation causée par le déplacement saisonnier des masses d’air et d’eau sur Terre sur une période de 12 mois ; et enfin, la dérive irrégulière du pôle causée en premier lieu par les déformations lentes de la croûte terrestre.
Impact de l’Homme sur le mouvement du pôle : oui, mais à relativiser
En 2016, une précédente étude dans Avancées scientifiques avançait que les déplacements d’eau pouvaient influencer le mouvement du pôle sur une période de 10 ans (S. Adhikari & ER Ivins, 2016).
Pour aller plus loin, une équipe dirigée par l’université nationale de Séoul (Corée du Sud) a modélisé les changements observés dans le mouvement du pôle en fonction des déplacements d’eau sur Terre. D’abord en ne tenant compte que des nappes glaciaires et des glaciers, puis, en ajoutant différents scénarios de redistribution des eaux souterraines par l’Homme.
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Or, leur modèle a permis d’obtenir un résultat correspondant à la dérive polaire effectivement observée entre 1993 et 2010, à la seule condition d’inclure une redistribution des eaux souterraines à hauteur de 2 150 gigatonnes. Un chiffre qui n’a pas été choisi au hasard, puisqu’il correspond à la masse d’eau pompée par l’homme dans les nappes phréatiques entre ces dates d’après les calculs d’une autre étude (Y.wada et coll. 2010).
Sans ce paramètre de l’eau souterraine, le modèle s’écarte de la réalité d’environ 78,5 centimètres, soit une dérive de 4,3 cm par an, estiment
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