La décriminalisation du travail sexuel, en vigueur en mars 2022 en Belgique, n’a pas entraîné de diminution de la violence à l’égard des travailleurs du sexe du quartier de la gare du Nord à Bruxelles, selon Nadia, coordinatrice chez Utsopi, citée par l’agence Belga vendredi. Au contraire, l’association constate une hausse “alarmante” de la violence, qui affecte non seulement les travailleurs du sexe, mais aussi l’ensemble des associations travaillant dans le quartier.
Selon Utsopi, les travailleurs du sexe du quartier nord signalent de plus en plus de violences physiques, sexuelles et verbales, commises par des clients ou des personnes environnantes. Nadia explique que “les travailleurs du sexe se font cambrioler, voler, poignarder et même tirer dessus”, ajoutant que ces derniers exercent leur métier “avec la peur au ventre”.
Cette crainte croissante affecte également les employés du secteur, dont le travail de rue devient “presque impossible” à exercer, ajoute-t-elle. En conséquence, les locaux d’Espace P, une autre association présente depuis 35 ans pour les travailleurs du sexe dans le quartier nord, ont été contraints de fermer. Selon Utsopi, l’ensemble du réseau associatif (secteurs de l’enfance, du sans-abrisme, des assuétudes, de l’animation socio-culturelle) est témoin de cette “escalade de la violence” qui frappe le quartier.
L’association plaide pour un cadre législatif plus protecteur pour les travailleurs du sexe, y compris ceux en situation irrégulière. Elle demande également aux pouvoirs publics de mettre en place des mesures concrètes pour lutter contre la problématique de la violence dans cette zone de la capitale.
