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La déclaration Schuman, la prochaine génération européenne et la Constitution européenne

La déclaration Schuman, la prochaine génération européenne et la Constitution européenne

2023-05-08 19:21:59

A l’occasion de la Journée de l’Europe et face à l’Italie, les principes qui ont inspiré la contribution essentielle que notre pays, et ses hommes d’Etat dans les institutions, ont apportée au parcours européen sont toujours d’actualité. Un processus de construction de l’UE encore à achever, mais les choix d’aujourd’hui seront plus que jamais indispensables pour déterminer demain

Ce n’est pas un hasard si la Journée de l’Europe est célébrée le jour anniversaire de la déclaration Schuman sur l’Europe, qui a eu lieu le 9 mai 1950, puisque cette déclaration contient les principes inspirateurs du cheminement qui a conduit à la naissance de la Communauté puis de l’Union européenne Union, dont beaucoup sont encore à l’ordre du jour aujourd’hui.

Tout comme, en regardant l’Italie, les principes qui ont inspiré la contribution essentielle que notre pays, et ses hommes d’État dans les institutions, ont apportée sur cette voie sont toujours d’actualité.

Il y a au moins trois passages de la déclaration Schuman qui, je pense, doivent encore être particulièrement soulignés aujourd’hui : « La contribution que peut apporter à la civilisation une Europe organisée et vivante est indispensable au maintien de relations pacifiques » ; « L’Europe ne se fait pas d’un coup, ni ne se fera d’un coup ; elle naîtra de réalisations concrètes créant avant tout une solidarité de fait » ; “Un représentant de l’ONU auprès de cette instance sera chargé de préparer un rapport public pour l’ONU deux fois par an, dans lequel il rendra compte du fonctionnement du nouvel organe.”

Trois thèmes encore extrêmement actuels.

Le premier souligne comment l’Union européenne avait la paix comme but ultime. Parmi les peuples européens d’abord, mais aussi comme stabilisateur des relations pacifiques sur la scène internationale.

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C’est aussi vrai aujourd’hui, où le soutien à l’Ukraine et le débat sur la défense commune et sur une capacité toujours plus grande à parler d’une seule voix sur les tables internationales ne peuvent avoir que la paix pour fil conducteur.

Le deuxième point concerne la question de la solidarité comme pierre angulaire de l’Union. Cela rappelle aujourd’hui l’esprit qui a sous-tendu la Next Generation Eu et la manière dont l’Union européenne a fait face à la crise provoquée par la pandémie de coronavirus. Changeant totalement de paradigme par rapport à la façon dont il avait traité la crise de la dette souveraine. Aller, avec la Next Generation Eu, déterminer des mécanismes de solidarité entre les États, en recourant également à l’émission de dette commune. Cette méthode devrait devenir aujourd’hui une règle, et non une exception, non seulement pour faire face aux moments de crise mais aussi pour relever les grands défis auxquels l’Union est confrontée, et dont les coûts énormes ne peuvent peser, du moins pas entièrement, sur les budgets des États individuels ni sur leurs citoyens. Je pense aux grands défis contenus dans l’Agenda 2030 de l’ONU sur le développement durable et, parmi ceux-ci, par exemple, la transition verte. Avec des répercussions directes sur l’économie et les citoyens, comme cela se produirait aujourd’hui à propos du débat sur la transition verte de l’industrie automobile ou sur l’efficacité énergétique des habitations. Cette réflexion renvoie à l’ouverture d’une révision des Traités, dans le sens d’une plus grande cohésion, solidarité et développement (croissance).

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Le troisième point rappelle l’importance du multilatéralisme. Dans une ère historique apolaire, caractérisée par des affrontements, désormais dramatiquement même armés, entre puissances, il serait fondamental, avec la contribution essentielle de l’UE, de redécouvrir et de redéfinir la centralité d’instances telles que l’ONU et l’OMC . Insister sur des règles communes, des mécanismes de contrôle, un plus grand partage et une plus grande cohésion sur des objectifs partagés.

Certains des principes inspirateurs de l’Union européenne se retrouvent également dans la contribution de quelques grands hommes d’État de notre pays.

je pense à Alcide De Gaspéripère reconnu de l’Union européenne avec Adenauer e Schumanet, par exemple, à sa phrase célèbre lorsqu’il reçut le prix Charlemagne en 1952 pour son engagement en faveur de l’Europe, lorsqu’il déclara : « L’avenir ne se construira pas avec la force, pas même avec l’envie de conquérir, mais par la patience l’application de la méthode démocratique, l’esprit de consensus constructif et le respect de la liberté ».

Ou je pense à l’engagement de Aldo Moro, en tant que président du Conseil européen, en faveur de l’élection du Parlement européen au suffrage universel. Ou au rôle de Emilio Colomboen tant que président du Parlement européen, à conduire le Parlement vers la première élection au suffrage universel en juin 1979.

Dans les mots de De Gasperi, je vois la forte conscience que seul le respect des règles démocratiques et leur partage auraient permis d’atteindre pleinement les objectifs inspirants de l’Union européenne. Et cela, à mon avis, renvoie à la perspective ultérieure, qui irait même au-delà de la révision des Traités, de l’adoption d’une Constitution européenne véritablement participative, qui émane d’en bas, avec l’implication des citoyens dans le débat. Et compléter idéalement le chemin entamé avec les travaux de la Convention européenne, instaurée en 2001, qui n’a pas suffisamment pénétré le débat public et est restée inachevée suite au rejet dans certains États de la ratification de la Constitution, aboutissant alors au traité de Lisbonne en 2007 .

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Dans les travaux, entre autres, d’Aldo Moro et d’Emilio Colombo en faveur de l’élection du Parlement européen au suffrage universel, je vois aujourd’hui l’importance de retrouver la centralité du Parlement européen. Résoudre et surmonter les scandales de ces derniers mois, et réussir à faire en sorte que les élections européennes, à commencer par celles de l’année prochaine, soient de plus en plus perçues par les citoyens comme un débat centré sur les questions concernant les institutions européennes, et non, comme cela s’est souvent produit, en les concentrant sur des questions de débat interne comme s’il s’agissait d’une nouvelle élection politique nationale. De ce point de vue, il serait souhaitable que les propositions dans les différents États soient de plus en plus en phase, en termes de valeurs et de programmes, avec les grandes familles politiques et culturelles historiquement présentes en Europe.

Le processus de construction de l’Union européenne est encore un processus à achever, mais les choix d’aujourd’hui seront plus que jamais indispensables pour déterminer demain.



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