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La couverture médiatique de la politique augmente pendant la pandémie et la guerre en Ukraine

La couverture médiatique de la politique augmente pendant la pandémie et la guerre en Ukraine

Alors qu’avant la pandémie, en 2019, 31,5% de tous les articles dans les médias étaient axés sur la politique, ce chiffre est passé à 36,6% en 2020 et 41% en 2022. Pendant les années marquées par la crise sanitaire, les médias ont augmenté leur couverture des événements et thèmes nationaux, tandis que les reportages locaux et régionaux ont gagné en importance. Avec la guerre en Ukraine, l’importance des thèmes politiques à l’étranger a de nouveau augmenté.

Pas de lien entre audience et qualité

Dans le classement de 2023, les chercheurs ont évalué 66 médias d’information suisses en leur attribuant un “score de qualité”. Sur une échelle de 10 points maximum, la valeur moyenne se situe à 6,2. Sept acteurs se distinguent par une qualité supérieure à cette moyenne, tandis que cinq se situent en dessous.

Avec un score de qualité de 7,5, le site letemps.ch se classe en deuxième position juste après celui de la NZZ (7,6). Pour ce qui est des journaux imprimés, la NZZ (8), Le Bund (7,2) et Le Temps (7,1) occupent les trois premières places. En tête du classement, on retrouve la radio (7,9) et la télévision (7,8) du service public alémanique, notamment avec l’émission “Écho du temps” et le téléjournal de la SRF. Deux médias en ligne, Heidi.nouvelles (7,2) et le média alémanique République.ch (6,7), font leur entrée dans le classement pour la première fois avec d’excellents scores. “Ils se distinguent par leur grande pertinence” et des performances supérieures à la moyenne.

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“Certains titres revêtent une importance particulière dans les deux régions linguistiques : la NZZ en Suisse alémanique et Le Temps en Suisse romande, qui, en tant que médias à abonnement de haute qualité, atteignent une audience de plus de 10%”, soulignent les chercheurs. Le centre Fög souligne également qu’il n’y a pas de lien entre la qualité des médias et leur pénétration, que ce soit en Suisse alémanique ou en Suisse romande.

Les médias de divertissement et les médias en ligne obtiennent de moins bons résultats que les autres types de médias, mais leur qualité s’est nettement améliorée au cours des dernières années. En particulier Cliquez, qui voit son score augmenter de 0,8 point.

En général, la couverture médiatique est devenue “beaucoup plus pertinente”, notamment en se concentrant davantage sur les aspects de la société dans son ensemble plutôt que sur les individus, souligne cette étude. Alors que la qualité globale des médias augmente, leur diversité diminue depuis 2015, car de plus en plus de titres partagent les mêmes contenus.

Taux record de personnes déconnectées de l’actualité

Autre déclin : celui de l’audience des médias traditionnels, que la fréquentation des contenus en ligne ne parvient pas à compenser, bien qu’elle soit en hausse. Les plateformes d’information ou les applications (comme rts.ch, srf.ch ou rsi.ch) sont ainsi la principale source d’information en Suisse (37,4%). Les 18-24 ans s’informent principalement via les médias sociaux, tandis que la télévision est la source d’information la plus utilisée par les plus de 55 ans (41,3%). Près de la moitié de la population manifeste un fort intérêt pour les nouvelles (45,9%). En comparaison européenne, la Suisse se situe donc dans la moyenne en termes d’attrait pour les nouvelles.

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Les chercheurs constatent également que la part de personnes déconnectées de l’actualité augmente dans le pays, atteignant un taux record de 42,7% de la population, caractérisé par une consommation d’informations inférieure à la moyenne. Il s’agit principalement de jeunes personnes qui se détournent des informations, soit parce que l’actualité les rend anxieuses, soit parce qu’elles estiment que cela n’est pas pertinent dans leur vie. “Nos recherches suggèrent un décalage entre l’agenda suivi par les médias (politique, guerre, criminalité, événements climatiques extrêmes) et les attentes du public (espoir, solutions, informations utiles pour mieux vivre)”, souligne encore le Fög.

Quant aux “utilisateurs intensifs” – qui manifestent un fort intérêt pour l’actualité avec une préférence pour des médias prestigieux comme la NZZ ou Le Temps, précisent les chercheurs – ils passent pour la première fois sous la barre des 10% (8,8%). “L’utilisation de ces médias de haut niveau devient de plus en plus une niche, principalement pour les personnes ayant un niveau d’éducation et des revenus élevés”, constate l’étude. Or, ce sont également des contenus qui bénéficient d’une confiance particulièrement élevée : en termes d’indice de confiance, Le Temps se classe en deuxième position, juste après les programmes d’information de la SRF et de la RTS, indique le Reuters Institute, qui a évalué le degré de fiabilité accordé par la population suisse aux médias.

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Lorsqu’on leur demande quel type d’actualités les intéresse, de nombreux Suisses (entre 49,8% et 56,7%) citent le journalisme “positif” ou “constructif”, qui ne se limite pas à présenter les problèmes, mais aborde également les solutions possibles. C’est également le cas des personnes désintéressées par la politique. “Comme les études montrent qu’il existe un lien entre l’intérêt pour l’actualité et l’intérêt pour la politique, le développement du journalisme constructif peut encourager l’intérêt pour l’actualité, l’intérêt pour la politique et la participation démocratique”, suggèrent les chercheurs.

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