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La condition de célibataire en 2020 : évolution et tendances des applications de rencontre

La condition de célibataire en 2020 : évolution et tendances des applications de rencontre

Le «Single day» est devenu au fil des ans une occasion pour des opérations commerciales, mais aussi pour se questionner sur la condition de «célibataire» en cette année 2020, surtout à l’ère des applications de rencontres en plein essor.

En France, selon le dernier recensement de l’Insee (2017), il y a pas moins de 18 millions de célibataires, dont 37 % de femmes et 43 % d’hommes. Mais qu’est-ce que signifie réellement être célibataire aujourd’hui? Dans les années 60, le développement de l’union libre a élargi le terme au-delà des catégories établies par l’état-civil (marié, célibataire, veuf). «Le terme est toujours employé pour qualifier l’état-civil d’une personne célibataire non mariée, même si elle vit en couple. Mais, la plupart du temps, quand on parle de «célibataire», on désigne surtout une personne qui n’est simplement pas en couple», explique le sociologue Jean-Claude Kaufmann, auteur de nombreux essais sur le thème de la conjugalité.

“Une manière de prolonger sa jeunesse”

Quant au regard que porte la société sur les célibataires, l’expert remarque également une nette évolution. «Autrefois, le jugement de la société était très dur sur les «vieux gars» et les «vieilles filles». Mais, depuis une quarantaine d’années, les célibataires sont de moins en moins stigmatisés, au point qu’ils peuvent apparaître aujourd’hui comme des modèles «tendance» affichant l’autonomie et la liberté, une manière de prolonger sa jeunesse», souligne le sociologue. Certaines études l’attestent, comme celle réalisée par Tinder «Single not sorry. Le célibat selon les Gen Z en France», indiquant que 74 % des 500 célibataires âgés de 18 à 25 ans interrogés prennent la décision d’être célibataires de façon délibérée. «Cela dit, dans certains contextes, comme les réunions de famille par exemple, la norme conjugale resurgit des profondeurs, comme si elle n’avait pas été totalement refoulée», ajoute Jean-Claude Kaufmann.

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Le mode de vie en solo évolue également grâce à l’usage désormais banal des applications de rencontre. Anna Hinstsyak, directrice du marketing de Pure, une application de rencontres libertines, souligne le lancement d’un sextoy féminin baptisé «Gii x Pure» en association avec la marque néerlandaise de jouets sexuels Biird à l’occasion du «single day». L’idée (marketing) : «Célébrer l’individualité et la confiance en soi.» Sachant que les femmes représentent 52 % des utilisateurs de Pure, avance, auprès de Libération, Anna Hinstsiak.

Pure est considérée comme une appli dédiée aux «plans cul». En d’autres termes, la plateforme est un terrain de jeu où célibataires et couples libres peuvent d’emblée se montrer coquins. Anna Hinstasyak précise que la plateforme encourage plutôt les relations ouvertes et les rendez-vous occasionnels, soulignant que de plus en plus de personnes en couple sont à la recherche de relations intimes ou sexuelles sans que leur partenaire ne soit impliqué, notamment à travers la pratique des relations ENM pour Ethical Non Monogamy («non-monogamie consensuelle» en français).

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En mai, la société Meetic a également lancé l’application Even destinée aux parents célibataires en France, en Allemagne et en Angleterre, pour répondre aux besoins des mères et pères célibataires âgés de 30 à 45 ans, ainsi qu’aux non-parents qui comprennent le mode de vie d’un parent solo. «L’application est aussi ouverte aux non-parents qui comprennent le mode de vie d’un parent solo», précise sa porte-parole Marion Graff. «En mai 2023, nous avons réalisé une étude avec Ipsos Digital auprès de 1 000 parents célibataires pour connaître leurs préoccupations, leurs freins et leurs craintes mais aussi leurs aspirations en termes de rencontre. L’étude révèle que 59 % des parents célibataires affirment qu’ils n’ont pas le temps de faire de nouvelles rencontres car trop pris par leur quotidien.»

55 % de parents “ghostés” après avoir dit avoir des enfants

Dans leur cas, le phénomène du «ghosting» est particulièrement important : plus de 55 % des parents célibataires déclarent, dans l’étude précitée, s’être fait «ghoster» sur une application ou un site de rencontre après avoir indiqué avoir des enfants. «Avec la multiplicité d’applications de rencontres, on peut dire que les célibataires ont aujourd’hui l’embarras du choix,» reprend Marion Graff. «En revanche, les choses sont différentes pour les parents célibataires, qui sont davantage dans un célibat subi et non choisi.»

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Le sociologue Jean-Claude Kaufmann, qui explique avoir voulu démocratiser le terme de «solos» pour désigner les célibataires, porte un regard circonspect sur les applis de rencontre : «Les célibataires font soit face à une saturation du virtuel, de rencontres qui ne débouchent sur rien ou alors se sentent grisés à l’idée que leur vie peut basculer d’un clic ou d’un match.» Et de rappeler : «Les célibataires ne sont pas une catégorie à part. On est tous célibataire au moins à un moment de notre vie.»

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