La Russie, qui demeure une grande puissance spatiale malgré la perte de nombreux partenariats internationaux, devrait être dépassée par la Chine d’ici la fin de la décennie. Dans ce contexte géopolitique changeant, Tiangong, la station spatiale chinoise, pourrait devenir un lieu incontournable en orbite basse pour de nombreux pays. C’est pourquoi la Chine souhaite agrandir sa station spatiale et la commercialiser auprès d’un grand nombre d’utilisateurs.
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La Chine, qui cherche à aligner ses programmes spatiaux sur le nouvel environnement géostratégique et à devenir la deuxième puissance spatiale mondiale, a révélé lors du 74e Congrès international d’astronautique à Bakou ses projets futurs pour sa station spatiale Tiangong.
Lors de ce congrès, Zhang Qiaon, un responsable de l’Académie chinoise de technologie spatiale (CAST), a exprimé le souhait d’agrandir la taille et le volume habitable de la station spatiale chinoise dans les années à venir. L’objectif est de passer de trois à six modules et d’augmenter sa durée de vie de 10 à 15 ans.
Un nœud de jonction avec six ports d’amarrage
Concrètement, l’idée est d’installer un nœud de jonction similaire aux modules Unity, Harmony et Tranquility de la Station spatiale internationale (ISS). Ce nœud de jonction, installé sur le module Tianhe, comportera six ports d’amarrage sur lesquels deux nouveaux modules habitables seront positionnés.
Zhang Qiaon a également précisé que les modules Tianhe et Wentian seront aménagés pour supporter des charges utiles externes, et que des modules gonflables seront utilisés, servant d’habitats potentiels et de démonstrateurs technologiques pour le programme habité lunaire chinois. Parmi les améliorations prévues pour Tiangong, on peut citer l’installation d’imprimantes 3D, la mise en service de robots intelligents et le renforcement des capacités du bras robotique déjà en service. Un système d’observation de la Terre et un système de détection et d’alerte des débris spatiaux sont également annoncés, ainsi qu’un jumeau numérique de la station.
Un Hubble chinois en 2024
Il a également confirmé que le télescope spatial Xuntian serait bien lancé en 2024. Ce télescope a pour particularité de voler à proximité de la station sur la même orbite afin de faciliter les opérations de maintenance (entretien, ravitaillement, remplacement d’instruments… charge utile). Son miroir de deux mètres de diamètre sera légèrement plus petit que celui du télescope spatial Hubble (2,4 mètres), mais son champ de vision sera beaucoup plus grand.
Une station spatiale ouverte à tout le monde
Bien que la station spatiale chinoise étendue à six modules ne représente que 40 % de la masse de l’ISS, elle pourrait devenir une alternative crédible aux stations spatiales privées annoncées pour succéder à l’ISS, qui sera désorbitée en janvier 2031. La Chine, qui dès 2020 invitait tous les pays membres de l’ONU à utiliser sa station spatiale, envisage de commercialiser son utilisation et de l’ouvrir à diverses activités commerciales, y compris le tourisme spatial. Dans ce contexte d’ouverture, le trafic et les rotations des équipages à destination de Tiangong pourraient devenir importants d’ici la fin de la décennie.
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