C’est l’été tant attendu. Après une saison estivale marquée par des intempéries, des cieux nuageux et même une alerte de tornade dans le sud du Québec en plein mois de juillet, la canicule s’installe dans plusieurs régions du Québec. Au point que le Centre de services scolaire au Coeur-des-Vallées, en Outaouais, a annoncé la fermeture de ses établissements pour la journée de mardi.
Un avertissement de chaleur d’Environnement Canada est en vigueur pour la région métropolitaine, avec des valeurs d’humidex pouvant dépasser 40 lors des journées les plus chaudes, mardi et mercredi. Lundi après-midi, l’humidex de 38 n’a toutefois pas découragé la population montréalaise : les quelques piscines et pataugeoires ouvertes malgré le férié de la fête du Travail étaient bondées, tout comme les parcs.
Après tout, comment ne pas profiter de ces journées étouffantes après cet “été pourri”, plaisante Anthony. Avec son amie Maria, ils ont apporté leur barbecue portable au parc La Fontaine, confortablement installés sur l’herbe, à l’ombre. “C’est pratiquement notre premier barbecue de l’été. Tout était constamment trempé”, ajoute-t-il en surveillant la cuisson de ses longes de bœuf.
Même constat pour Pierre, qui s’apprête à jouer au tennis avec deux amis. “Nous ne jouons pas de manière intensive, donc la chaleur ne nous dérange pas”, explique-t-il. “Et avec la pluie, il était difficile de jouer. J’ai tant râlé contre la pluie cet été !”
À la piscine Laurier, située dans le parc du même nom, la file d’attente comptait plus d’une centaine de personnes en début d’après-midi. La piscine sera exceptionnellement ouverte mardi et mercredi, de 16h à 19h, pour offrir un répit aquatique aux Montréalais en cette période de canicule.
Malorie, sa fille et son conjoint attendaient à l’extrémité de la file, peu enthousiasmée par la chaleur. “Je suis enceinte, donc la pluie ne me dérangeait pas cet été”, raconte-t-elle. “Quand il fait plus frais, il est plus facile de se reposer.”
Et Montréal ne manque pas d’animation. Devant le fameux restaurant La Banquise, une foule compacte attend patiemment, comme toujours. La canicule n’a pas suffi à dissuader les gourmands de se procurer une bonne poutine. Dans le Village, rue Sainte-Catherine, plusieurs passants profitent des installations de minigolf. C’est le cas de Jasmine et Mara, venues de la Rive-Sud pour voir des amis. “C’est une bonne température pour profiter d’une terrasse… à l’ombre”, lance Jasmine.
Fermetures d’école en Outaouais
La canicule a contraint le Centre de services scolaire (CSS) au Coeur-des-Vallées, en Outaouais, à fermer toutes ses écoles primaires, secondaires et services de garde pour la journée du 5 septembre. Le CSS indique sur Facebook que ses centres de formation professionnelle et adultes restent ouverts.
Ce centre de services scolaire compte plus d’une vingtaine d’écoles et de centres de formation professionnelle, où étudient 7000 jeunes et 600 adultes. Il dessert 26 municipalités, dont une partie de la Ville de Gatineau.
Températures inhabituelles
Ces températures rappellant celles du mois de juillet sont inhabituelles mais pas exceptionnelles, explique Guillaume Perron, météorologue chez Environnement Canada. “Cela s’est produit par le passé, avec des températures de 30 degrés en septembre”, dit-il, citant comme exemple la fin de septembre 2017.
Environnement Canada recommande de boire autant d’eau que possible, de limiter les activités physiques extérieures aux heures les plus fraîches de la journée et de privilégier les zones ombragées. L’avertissement de chaleur est en vigueur pour l’ouest et le sud du Québec, y compris l’Abitibi, le Centre-du-Québec, la Capitale-Nationale, l’Estrie et la région métropolitaine de Montréal. L’Outaouais et le Saguenay-Lac-Saint-Jean sont également touchés.
Dès jeudi, les températures devraient redescendre, bien que l’humidex puisse atteindre 35 à Montréal, prévient Guillaume Perron.
Il est difficile d’attribuer cette canicule précisément aux changements climatiques, note M. Perron, mais “dans le cadre des changements climatiques, nous prévoyons des périodes de chaleur plus fréquentes en septembre, avec des extrêmes plus élevés.”
Cette canicule survient à la fin d’un été qui n’a pas été particulièrement chaud. “En juillet, les températures étaient proches des normales” rappelle M. Perron. “Mais ce qui a été particulier, c’était qu’en août, nous étions dans ou en dessous des normales.”
La semaine s’annonce torride, en particulier pour ceux qui travaillent à l’extérieur ou pour les élèves qui étudient dans des salles de classe non climatisées. Mais peu importe, Montréal profite de son court été.
