La Bundesbank dit qu’il faut être “têtu” dans la lutte contre l’inflation et continuer à augmenter les taux

MADRID, 22 mars (EUROPA PRESS) –

Le travail de la Banque centrale européenne (BCE) dans sa lutte contre l’augmentation du coût de la vie “n’est pas terminé” et si elle veut dompter la persistance d’une inflation élevée, elle devra être “obstinée” et continuer à augmenter les taux d’intérêt, selon le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, dans une interview au ‘Financial Times’.

“Si on veut dompter cette inflation tenace, il va falloir être encore plus têtu”, se défend le banquier central allemand, pour qui il ne fait aucun doute que les pressions sur les prix sont fortes et généralisées à l’ensemble de l’économie.

Pour le président de la Bundesbank, le taux d’inflation dans la zone euro devrait encore baisser “de manière significative et durable” par rapport aux 8,5% actuels avant que la banque centrale ne cesse de relever les taux d’intérêt.

“Il y a encore du chemin à faire, mais nous approchons d’un territoire restrictif”, dit-il.

Ainsi, le président de la Bundesbank se positionne en faveur du maintien de la feuille de route de la BCE dans sa lutte contre l’inflation coïncidant avec la réunion de la Réserve fédérale américaine, qui pourrait annoncer ce mercredi une hausse de 25 points de base de son taux de référence, malgré les turbulences récentes sur les marchés financiers.

Concernant le renflouement du Credit Suisse convenu le week-end dernier, Nagel reconnaît qu’il est possible que les banques soient “plus prudentes” dans les prêts, même s’il considère qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions et minimise les risques de contagion pour la banque à la zone euro.

“Nous ne sommes pas confrontés à une répétition de la crise financière que nous avons connue en 2008”, dit-il. “Nous pouvons gérer cela”, ajoute-t-il.

Les dernières projections de la Bundesbank supposent que l’économie allemande se contractera probablement à nouveau au cours des trois premiers mois de 2023, ce qui, ajouté à la baisse de 0,4 % au quatrième trimestre de 2022, signifierait l’entrée en récession technique de la « locomotive européenne ».