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La BCE et la dépréciation de l’euro | Entreprise

La BCE et la dépréciation de l’euro |  Entreprise

2023-09-17 06:50:00

Après avoir abaissé ses prévisions de croissance, la Banque centrale européenne (BCE) estime que le nouveau tour de vis monétaire est un pari risqué, compte tenu des signes de plus en plus évidents d’un arrêt de l’activité dans la zone euro. L’économie espagnole résiste mieux que d’autres dans notre environnement : l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et les Pays-Bas sont au bord de la récession, en raison du poids de l’industrie et de la dépendance du marché chinois. En Espagne, cependant, les services prédominent, tirés par l’attrait du tourisme. Et l’industrie gagne des parts de marché en Europe, atténuant ainsi l’impact de la stagnation des échanges avec les pays tiers.

Il est cependant surprenant que la banque centrale n’intègre pas explicitement un autre défi majeur posé par sa décision de relever les taux : celui de la dépréciation de l’euro, et son impact sur l’inflation. La monnaie commune a déjà perdu 5% de sa valeur face au dollar au cours des deux derniers mois – une tendance qui semble s’aggraver depuis ce jeudi -, augmentant la pression sur les coûts des matières premières importées en dollars, et compliquant ainsi la désinflation.

La dépréciation de l’euro est en partie due à des facteurs structurels tels que la perte de compétitivité de l’économie européenne. En témoigne, par exemple, l’impact disproportionné du choc énergétique sur l’industrie. Ou le retard que traîne le secteur automobile, tant en termes de coûts que de technologie, par rapport au véhicule électrique.

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Mais la perspective d’une croissance faible pendant une période prolongée, imputable dans une certaine mesure au resserrement monétaire, est un autre facteur qui pèse sur la valeur de l’euro à court terme. Ce scénario est différent de celui qui s’était dessiné il y a un an, lorsque l’économie européenne semblait résister, et ne donnait toujours pas l’impression de lâcher les Etats-Unis. Les ajustements monétaires n’ont donc pas donné lieu à une dépréciation du taux de change à cette époque.

Aujourd’hui, la baisse est perceptible, et la hausse des prix du pétrole est un facteur aggravant : le baril de Brent est coté en dollars, 20 % de plus qu’il y a deux mois, une hausse qui atteint 25 % lorsque la facture est payée en euros. Tout indique que la tendance à la hausse va se poursuivre, à la lumière des réductions annoncées par les pays producteurs, dans leur volonté de valoriser les réserves d’hydrocarbures face à la perspective prédite par l’Agence Internationale de l’Energie d’un tournant dans la transition énergétique au cours des prochains mois. décennie. Il faut donc être attentif aux prix des carburants.

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Cependant, il est peu probable que le rebond de l’IPC énergétique – et son transfert à l’IPC total – se répercute sur les facteurs sous-jacents de l’inflation de la même manière qu’il l’a fait l’année dernière, en pleine crise gazière russe. Face au ralentissement de la demande, les entreprises ont commencé à modérer leurs marges.

Les salaires, de leur côté, augmentent à un rythme plus rapide, mais sans que l’on envisage une spirale inflationniste : les augmentations sont le résultat d’accords de récupération partielle du pouvoir d’achat, de nature spécifique, et non d’une lutte de revendications. L’une des principales sources de données (En effet), généralement biaisée à la hausse car couvrant principalement des informations sur les professions professionnelles, pointe un ralentissement des salaires jusqu’en août dans les grandes économies européennes, à l’exception du Royaume-Uni. En Espagne, les augmentations convenues se stabilisent autour de 4%, conformément à l’accord conclu au niveau national.

Bref, il ne serait pas surprenant que la BCE doive encore abaisser ses prévisions de croissance. La banque centrale suppose que ce risque est inhérent à ce cycle monétaire. Le paradoxe est que sa propre politique pourrait l’obliger à ajuster, dans ce cas à la hausse, la trajectoire de l’IPC, en raison de l’effet exacerbateur de l’inflation importée.

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CIB

L’IPC a interrompu sa trajectoire baissière, mais en faisant abstraction des effets statistiques, par définition transitoires, et du rebond des prix de l’énergie, parmi lesquels se distingue la hausse des prix des carburants, la tendance de fond reste favorable. La preuve en est que le pourcentage des composantes de l’IPC qui croissent à un rythme élevé (supérieur à 6 %) est passé de 50 % au début de l’année à 37 % en août. À l’inverse, le pourcentage des composantes dont la croissance est inférieure à l’objectif d’inflation de 2 % est passé de 17 % à 26 % au cours de la même période.

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