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La bataille dans les rangs gouvernementaux pour succéder à Macron s’ouvre quatre ans après les élections | International

La bataille dans les rangs gouvernementaux pour succéder à Macron s’ouvre quatre ans après les élections |  International

2023-08-28 07:03:19

La danse a commencé. Qui dirigera le parti du président français Emmanuel Macron à son départ de l’Élysée en 2027 ? Qui pourra empêcher, comme il l’a fait à deux reprises, que Marine Le Pen, leader de l’extrême droite, accède au pouvoir ?

La course dans les rangs gouvernementaux pour lui succéder s’est ouverte ce dimanche avec la fête de début de stage que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a convoqué dans son fief du nord de la France. La Première ministre, Élisabeth Borne, plusieurs membres du Gouvernement et des dizaines de députés étaient présents au rassemblement à Tourcoing, ville populaire dont était maire cet homme politique de 40 ans qui se revendique de “droite sociale”. et se targue d’être le petit-fils d’un immigré et le fils d’une femme de ménage.

“Les classes populaires ne se sentent ni vraiment prises en compte, ni suffisamment représentées”, estime Darmanin à Tourcoing. Le ministre estime que si les forces modérées ne s’occupent pas du sentiment d’injustice et d’insécurité des classes populaires, ce sera Le Pen qui prendra la place de Macron. Il est aujourd’hui le mieux placé dans les sondages.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’adresse à la presse à Tourcoing, dans le nord de la France, le 27 août 2023.FRANCOIS LO PRESTI (AFP)

Il Le premier flic de France, comme on appelle le titulaire du poste qu’occupe Darmanin, a fait un pas en avant, mais d’autres dans le camp macroniste ne cachent pas non plus leurs désirs. Deux noms ressortent. L’un d’eux est Bruno Le Maire, le puissant ministre de l’Économie et des Finances. L’autre, Édouard Philippe, qui fut premier ministre de Macron entre 2017 et 2020 et aujourd’hui maire de la ville portuaire du Havre.

« Les couteaux s’aiguisent, au sein même de la majorité », décrit au téléphone le député macroniste Patrick Vignal. “A partir du moment où quelqu’un est réélu et ne peut plus se présenter, un nouvel espace s’ouvre.” C’est ce qui s’est produit le 24 avril 2022, lorsque Macron a remporté un second mandat de cinq ans. La Constitution interdit à un président d’exercer ses fonctions pendant plus de deux mandats consécutifs. Vignal ajoute : “A ce moment précis s’ouvrait le bal des prétendants à l’Élysée.”

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Quatre ans – ceux qui restent jusqu’à l’élection présidentielle –, c’est long, mais il y a une logique dans les premiers mouvements des candidats. En ne pouvant se représenter, Macron risque de devenir canard boiteux. Le fait que lors des élections législatives de juin 2022, les macronistes aient perdu leur majorité absolue à l’Assemblée nationale complique les choses.

En France, comme le rappelle le journaliste Ludovic Vigogne dans l’essai Les sans jours, “les seconds mandats se terminent systématiquement dans le fossé.” Vigogne, dans cette chronique sur la réélection de Macron et les cent premiers jours de son deuxième quinquennat, cite le général Charles de Gaulle, qui a démissionné en 1969, trois ans avant la fin de son mandat. Il évoque également François Mitterrand et Jacques Chirac, “qui sont partis détestés et diminués, laissant le sentiment que leurs dernières années au pouvoir avaient été inutiles”.

Macron ne contrôle plus son peuple comme avant. Les sans jours détaille comment, après sa réélection en 2022, il a décidé de nommer un Premier ministre de droite, Catherine Vautrin, mais qu’une rébellion de l’aile gauche du macronisme l’a contraint à rectifier au dernier moment, et qu’il a fini par se prononcer sur le social. démocrate Borne. Les députés se sont à nouveau insurgés en élisant quelques semaines plus tard, contre les critères de l’Élysée, Yaël Braun-Pivet comme présidente de l’Assemblée nationale.

“Je présiderai jusqu’au dernier quart d’heure”

Le président ne se résigne pas à être un canard boiteux, expression avec laquelle sont connus les présidents dans la dernière partie de leur mandat aux États-Unis. Malgré le rejet de sa réforme des retraites dans la rue et au Parlement, il a réussi à la faire adopter au printemps. Les lois continuent d’être votées ; Contrairement aux présages, le pays n’est pas bloqué.

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“Je présiderai jusqu’au dernier quart d’heure”, a déclaré Macron dans l’hebdomadaire Le Point. “Pour cela, j’ai le vote démocratique, les institutions et l’énergie.”

Et après? Cela peut lui arriver comme à Barack Obama, président des États-Unis entre 2009 et 2007, dont l’héritage a fini par être défini par le nom de son successeur. Ce que Donald Trump était pour Obama, Le Pen pourrait l’être pour Macron. Le Pen a déclaré vouloir être candidate, comme elle l’a été en 2012, 2017 et 2022 ; A gauche, on ne sait pas si Jean-Luc Mélenchon va répéter.

Darmanin, peut-être déçu car il s’attendait à ce que le président le nomme Premier ministre lors du dernier remaniement ministériel, en juillet, a été le premier du gouvernement à s’émanciper de Macron, à esquisser son propre discours. “Fidélité et loyauté”, disait-il à Tourcoing, “ne signifient pas se taire pour plaire”. Quelques minutes plus tard, le Premier ministre Borne appelait à l’unité : une manière subtile de rappeler le ministre à l’ordre dans son fief.

Personne ne sait ce qu’il restera de l’espace politique macroniste après le départ de Macron. Il a créé un parti, La República en marcha, aujourd’hui Renaissance, qui est un conglomérat de sociaux-démocrates, de sociaux-libéraux, de centristes et de droite modérée dont le principal ciment est le président. Par ailleurs, le parti centriste MoDem et Horizontes, de l’ancien Premier ministre Philippe, font également partie de la coalition gouvernementale.

Reste à savoir si, en 2027, cet espace transversal sera maintenu. Ou si, sans Macron, elle se disperse : tout reviendra à l’ancien ordre de gauche et de droite, et le macronisme, en tant qu’espace européiste et libéral, aura été une anomalie dans l’histoire.

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Il y a un point commun entre les principaux candidats à la succession dans le champ présidentiel : ils sont des vétérans de la politique et sont issus de Los Republicanos (LR), le parti traditionnel de droite. Darmanin a grandi politiquement aux côtés du président Nicolas Sarkozy. Le Maire est un technocrate comme Macron. Et comme Philippe.

Un autre nom, ancien premier ministre avec Macron, comme Philippe, et, comme Darmanin, ancien collaborateur de Sarkozy, est celui de Jean Castex. “Il fonderie il est encore ouvert», précise Brice Teinturier, de l’institut démoscopique Ipsos-France, qui fait des prévisions. “Il y aura une bataille pour l’emporter à droite et au centre droit.” L’avantage de Castex, Teinturier et Vignal en conviennent, c’est qu’il serait un contrepoint à Macron, comme François Hollande l’était après Sarkozy en 2012.

Avec son fort accent du sud et son expérience de maire dans les Pyrénées catalanes, Castex véhicule l’image d’un homme calme, les pieds sur terre, loin de l’arrogance qui dégage l’actuel président, et loin de son énergie juvénile. Le calme après la tempête. Vignal cite un autre nom, la nouvelle promesse du macronisme : Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation, 34 ans.

“Je pense que celui qui récupérera cette France brisée gagnera”, estime le député, présent dimanche à la soirée de Darmanin à Tourcoing : “Je suis curieux”.

L’impopularité de Macron auprès d’une partie des Français obligera celui qui lui succédera, même s’il est issu de son propre camp, à prendre ses distances avec lui, comme Macron l’a fait avant de lancer sa campagne de 2017 avec Hollande, dont il était ministre. Il existe une autre option, que personne n’envisage sérieusement aujourd’hui, mais qui existe : que Macron revienne, en 2032, après cinq ans d’interruption, et devienne le successeur de son successeur. La Constitution interdit deux mandats consécutifs. Le mot clé ici est consécutif.

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