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La baisse souhaitée des taux d’intérêt | Entreprise

La baisse souhaitée des taux d’intérêt |  Entreprise

2024-01-21 07:50:00

Avec la réactivation des règles budgétaires européennes et la mise en place de mécanismes révisés de surveillance des déséquilibres budgétaires, la gestion actuelle de l’économie commence à dépendre de la politique monétaire. D’où l’optimisme relatif des marchés, qui anticipaient une détente des taux d’intérêt, compte tenu de la désescalade de l’inflation observée dans tous les pays européens. La BCE a toutefois atténué ces attentes sur la base des dernières déclarations de Lagarde.

La principale préoccupation des responsables de la politique monétaire semble résider dans l’évolution des salaires, et non dans l’IPC en tant que tel. Même si, comme nous le verrons, cette crainte semble exagérée, il faut être d’accord avec les économistes de la BCE pour ne pas avoir la témérité de tirer des conclusions hâtives de la modération enregistrée par l’indice des prix (précaution exemptée de toute analyse de marché). Et la forte baisse des coûts de l’énergie et des autres intrants importés s’est répercutée sur toutes les composantes de l’IPC, y compris la base, sans que cela signifie nécessairement que nous avons mis un terme à l’inflation. Pour que cette dernière se réalise, il faut que la dynamique interne de l’économie se rapproche de l’objectif de 2 %.

Cette dynamique s’exprime dans le déflateur du PIB, principal baromètre de l’inflation, car il intègre les coûts salariaux, les bénéfices des entreprises et les impôts sur la production. Dans le cas de l’Espagne, par exemple, on estime que le déflateur du PIB aura augmenté de 6 % en 2023 par rapport à l’année précédente. Et dans la zone euro un peu moins, 5,6%, selon les prévisions de décembre de la BCE. Si cette tendance persiste, l’IPC rebondirait dans les mois à venir ou se stabiliserait à des niveaux supérieurs à l’objectif (à moins que les prix de l’énergie et les coûts des importations ne chutent autant que l’année dernière, ce qui est peu probable aujourd’hui). D’où la prudence de la banque centrale.

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Toutefois, les déterminants du déflateur du PIB suggèrent une modération, à l’instar de ce qui s’est produit avec l’IPC lui-même. Après la forte perte de pouvoir d’achat au début de la flambée inflationniste, les agents sociaux ont décidé de se mettre d’accord sur une compensation partielle. En Espagne, les salaires contractuels ont augmenté de 3,5% au quatrième trimestre en glissement annuel, et dans la zone euro, ils ont augmenté de 4,7% (avec les données du troisième trimestre), au-dessus des valeurs enregistrées un an auparavant. Toutefois, les informations les plus récentes montrent que les salaires effectivement perçus par les travailleurs ralentissent. En témoignent les données de rémunération moyenne des grandes entreprises, ou encore la plateforme emploi Indeed, qui tend à surreprésenter les professions qualifiées qui ont le plus profité de la reprise.

Le ralentissement de l’activité économique, ou la disparition de la croissance dans les économies d’Europe centrale comme l’Allemagne, où la récession menace, est également propice à une forte maîtrise de la hausse des rémunérations et des bénéfices des entreprises. Même si certains secteurs connaissent des pénuries de main-d’œuvre, ce qui exerce une pression sur l’inflation des salaires, d’autres conservent leur personnel ou préfèrent ajuster les horaires de travail en raison du manque de demande, de sorte qu’une spirale généralisée n’est pas en vue. La BCE voudra sans doute vérifier cela au cours des prochains mois, qui seront intenses en termes d’activité de négociation.

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En réalité, le principal risque vient encore une fois de la géopolitique, en l’occurrence celle issue du conflit au Moyen-Orient. Pour l’instant, la conflagration ne s’est pas déplacée vers les marchés de l’énergie, mais vers le fret maritime, qui est en pleine escalade. Si la tendance se confirmait, la politique monétaire ne serait pas non plus la meilleure réponse. Avec tout, sauf neuf choc à l’extérieur, la désinflation s’installera, facilitant la baisse des taux d’intérêt à partir de l’été et redynamisant l’économie. Mais attention au risque de prendre de l’avance.

Dette

La dette des entreprises s’est élevée à 65,5% du PIB au troisième trimestre, le plus bas depuis 2002 (la moyenne de la zone euro au deuxième trimestre était de 68,8%). Malgré cela, il convient de noter l’hétérogénéité de la situation financière entre les secteurs et les entreprises, comme le montrent les bilans centraux de la Banque d’Espagne. De même, les données de l’ICO indiquent un niveau élevé de prêts sous surveillance particulière par rapport au portefeuille de prêts covid. Par conséquent, la persistance de taux d’intérêt élevés peut provoquer d’importantes turbulences.

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