“Ne laisser personne de côté”. Tel est le thème de la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains qui aura lieu ce dimanche 30 juillet, coordonnée par l’ONU.
L’esclavage, l’exploitation sexuelle, l’adoption illégale… la traite d’êtres humains est un problème mondial. L’ONU affirme que “tous les États sont affectés par la traite des êtres humains, que ce soit en tant que pays d’origine, de transit ou de destination des victimes”.
► Un aperçu de la situation actuelle
D’après l’Organisation internationale du travail (OIT), plus de 49 millions de personnes vivaient dans des conditions d’esclavage moderne en 2021, dont plus de 27 millions étaient touchées par le travail forcé et 22 millions par le mariage forcé.
Le travail forcé représente 40% de la traite d’êtres humains, suivi de près par l’exploitation sexuelle (39%), selon le rapport 2022 sur le trafic d’êtres humains de l’Office des drogues et des crimes des Nations unies.
Le Vatican propose des actions contre la traite d’êtres humains
De plus, les femmes ont trois fois plus de risques d’être exposées à des formes de trafic d’êtres humains violentes (menaces, violences psychologiques, physiques, voire extrêmes).
D’après l’OIT, la région Asie-Pacifique compte le plus grand nombre de personnes en situation de travail forcé (15 millions). Les pays arabes détiennent le record du pourcentage le plus élevé de personnes en situation d’esclavage par rapport à leur population, soit 5,3 pour mille personnes.
► Les 10 ans de la Journée mondiale
En 2010, l’Assemblée générale des Nations unies adopte le plan d’action mondial pour la lutte contre la traite des personnes. Trois ans plus tard, lors de l’évaluation du plan d’action, l’Assemblée proclame le 30 juillet Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains, avec pour objectif de “faire connaître la situation des victimes de la traite humaine et promouvoir et protéger leurs droits”.
“Journée Nelson Mandela” : un hommage pour honorer sa mémoire et sensibiliser au sort des détenus
Cette année, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation des victimes de la traite d’êtres humains dans un message publié le 21 juillet : “Dans la plupart des cas connus, ceux qui sont victimes de la traite sont des femmes et des enfants, dont beaucoup subissent des violences brutales, du travail forcé et l’horreur de l’exploitation et des abus sexuels”.
► Comment lutter contre la traite d’êtres humains ?
D’après l’ONU, les réponses nationales à ce problème se détériorent. Les taux de détection ont chuté de 11% en 2020 et les condamnations de 27%, ce qui témoigne d’un ralentissement mondial de la réponse pénale à la traite d’êtres humains, soulignent les Nations unies.
“La traite des êtres humains reste un fléau majeur”
L’ONU encourage chaque personne à communiquer sur cette journée pour sensibiliser à la traite d’êtres humains et à rejoindre la communauté “cœur bleu” qui mène des actions pour lutter contre le trafic d’êtres humains.
De plus, un fonds de contributions volontaires des Nations unies en faveur des victimes de la traite permet de collecter des dons.
► Plus de 1 000 arrestations pour trafic d’êtres humains entre mai et juin 2023
Une opération policière contre la traite d’êtres humains et le trafic de migrants, menée conjointement par Interpol et Afripol (agence africaine de police criminelle), a permis plus de 1 000 arrestations dans le monde entier et l’identification de milliers de victimes, a annoncé Interpol le mardi 25 juillet.
Avec la participation des forces de l’ordre de 54 pays, cette opération internationale, baptisée “Flash-Weka”, s’est déroulée en deux phases entre mai et juin. Elle visait les réseaux du crime organisé impliqués dans ce trafic en Afrique et ailleurs, a indiqué Interpol dans un communiqué depuis son siège à Lyon.
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Le secrétaire général d’Interpol, Jürgen Stock, explique : “La traite d’êtres humains et le trafic de migrants font souvent partie d’une chaîne criminelle plus large et plus complexe”.
D’après les dernières données d’Interpol, l’opération Flash-Weka a permis l’arrestation de 1 062 personnes au total, la détection de 2 731 migrants illégaux et l’identification de 823 victimes de traite d’êtres humains. Plus de 800 articles criminels (armes à feu, véhicules…) ont également été saisis.
