Plus de deux millions de personnes sont descendues dans la rue à travers la France aujourd’hui pour exprimer leur mécontentement face aux réformes prévues des retraites. C’est ce qu’a annoncé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Les chiffres du gouvernement sont légèrement inférieurs avec 1,12 million de manifestants. Les syndicats ont déjà annoncé une nouvelle journée d’action. Elle aura lieu le mardi 31 janvier.
Une journée mouvementée pleine de manifestations en France. Des millions de personnes sont descendues dans la rue à travers le pays pour protester contre les réformes des retraites que le président Macron veut introduire. Dans la seule capitale, où la marche de protestation a débuté sur la place de la République, 400 000 personnes ont été dénombrées, selon la CGT. Selon les chiffres des différentes préfectures, 36 000 personnes se sont rassemblées à Toulouse, 26 000 à Marseille, 25 000 à Nantes, 23 000 à Lyon, etc. Les chiffres du ministère de l’Intérieur indiquent en revanche 80 000 manifestants à Paris. Par ailleurs, 10 000 policiers et gendarmes ont été déployés dont 3 500 dans la capitale.
Gaz lacrymogène
Dans la capitale, la police a dû utiliser des gaz lacrymogènes contre des individus masqués qui ont bombardé les forces de l’ordre. Une trentaine de personnes ont été arrêtées. La police fait également état de quelques échauffourées à Lyon et Rennes.
Le jour de la grève a paralysé une grande partie de la vie française. Les transports en commun ont été fortement perturbés. Les contrôleurs aériens se sont également mis en grève à l’aéroport de Paris-Orly et de nombreuses écoles sont restées fermées. Selon les syndicats concernés, plus de 42 % des enseignants du primaire se sont mis en grève, dans l’enseignement supérieur, ce pourcentage est même passé à 65 %. Au moins les trois quarts de la main-d’œuvre des raffineries de pétrole seraient en grève. La tour Eiffel a été fermée et le trafic des ferries entre Calais et Douvres a également été paralysé.
De grandes manifestations ont été signalées dans de nombreuses villes. Le syndicat radical de gauche CGT parlait de 25 000 manifestants à Nantes. L’avenue la plus célèbre de Marseille, La Canebière, était bondée, selon des témoins oculaires. De grandes manifestations ont également eu lieu à Grenoble, Le Havre, Lyon, Rouen et Toulouse.
Les syndicats sont particulièrement opposés au projet du gouvernement de relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Un autre sujet de préoccupation est le nombre d’années qu’il faut avoir travaillé pour avoir droit à une pension à taux plein.
A 62 ans, la France a l’un des âges minimums de départ à la retraite les plus bas d’Europe. Initialement, Macron avait l’intention de mettre la barre à 65 ans. Son gouvernement estime que les réformes sont nécessaires en raison du nombre croissant de retraités. Ce n’est qu’ainsi que la viabilité financière de la sécurité sociale pourra être sauvegardée.
Les gouvernements français se débattent avec la réforme des retraites depuis des décennies. Macron a déjà fait disparaître un plan de réforme dans un tiroir en raison de violentes manifestations en 2020. Son gouvernement n’a plus la majorité au parlement.
Fin 1995, le pays est ainsi paralysé pendant trois semaines, alors qu’il y a au moins un million de manifestants à Paris. Trois jours plus tard, le gouvernement a retiré le projet de réforme des retraites.
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