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Je pense à Karoline Edtstadler – FALTER.maily #1321

Je pense à Karoline Edtstadler – FALTER.maily #1321

La ministre constitutionnelle Karoline Edtstadler à l’heure de presse de l’ORF (capture d’écran @ orf.at)

L’heure de la presse est un format ORF qui sert principalement à permettre aux hommes politiques de ramasser les bâtons qu’on leur a lancés et de réciter au public ce que les spécialistes d’images ont préalablement écrit pour eux sur ces sujets épineux. L’heure de la presse est un format qui, à juste titre, n’est pas apprécié. C’était également le cas le premier dimanche de mars, d’autant plus qu’on pouvait également entendre Kyril Petrenko diriger “Ma patrie” de l’Orchestre d’État bavarois Friedrich Smetana sur Ö1 ; une expérience que je ne voulais pas manquer.

J’ai donc raté la vue de Karoline Edtstadler, que, pour être honnête, je n’aime pas autant que ce malheureux collègue ministériel qui a été vu un jour capturer la silhouette de Mme Edtstadler a tergo avec l’appareil photo de son téléphone portable.

Je trouve Mme Edtstadler extrêmement sympathique : elle a fait installer dans son bureau un piano qu’elle bat probablement avec ses poings lorsque le nom d’Eleonore Gewessler est évoqué, mais dont elle sait utiliser le clavier avec grâce à l’approche des vacances et des équipes de tournage. Quiconque sait à quel point la musique, en particulier le piano, compte pour moi peut comprendre à quel point les compétences de Mme Edtstadler m’intéressent. Un autre avantage est qu’il ne s’agit même pas d’un piano à queue de luxe en or, mais d’un Bösendorfer très modeste et normal, prêté par cette entreprise. Elle se démarque ainsi des airs et des grâces du président du Conseil national et se montre musicalement modeste.

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Je voudrais également souligner au nom de Mme Edtstadler que son nom, qui vient probablement de Salzbourg, sonne tout aussi typiquement autrichien que celui de son ennemi de coalition, Gewessler. Edtstadler-Gewessler, tel pourrait être le nom d’une équipe féminine autrichienne de luge qui a raté de peu la médaille de bronze aux Championnats d’Europe et est donc immédiatement oubliée.

Vous voyez, j’essaie de trouver des choses qui me convaincront de Mme Edtstadler. Sa comparution à l’heure de la presse et sa performance en tant que ministre constitutionnelle ne le sont pas. Il n’est pas non plus probable qu’elle soit bientôt promue au poste de commissaire européenne (c’est ce que l’on pense de ce véritable saut de carrière en Autriche), ni qu’elle vise secrètement à succéder à Nehammer. Elle devrait tout faire.

Elle devrait également parler comme une cascade et postuler pour succéder à l’attribut “Mme Sparkling Talk” que j’ai attribué un jour à Mme Riess-Passer, qui a également atteint la renommée, la richesse et l’influence grâce à ses compétences économiques exceptionnelles. J’aime cette république parce qu’elle met tout simplement en avant le meilleur !

Pour moi, Edtstadler devrait jouer du piano, prononcer des paroles pétillantes et se battre. Mais en tant que ministre constitutionnelle, elle ne devrait pas saper publiquement la confiance dans l’État de droit au nom d’un parti politique dédaigneux et absurdement transparent.

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Elle ne veut pas commenter la procédure Kurz, dit-elle, et qualifie du même coup le juge de parti pris dans la procédure parce qu’il a reçu une sanction disciplinaire sans rapport avec l’affaire et qu’il ne l’a publiée qu’après la fin de la procédure. Sagement, afin d’éviter des coulées de boue pendant le processus, comme celles que l’ÖVP déclenche actuellement. Ses responsables, parfois des juristes de formation, savent pertinemment qu’il n’y a même pas ici une apparence de parti pris. Mais vous savez aussi que l’apparence d’un préjugé, si elle existait, serait en réalité la même chose qu’un préjugé. A savoir légalement.

C’est pourquoi le président du Conseil national Wolfgang Sobotka (ÖVP), l’homme sur lequel Edtstadler et les autres ne peuvent plus se taire à cause de tous les cris de partialité, est partial. Sobotka était et est en fait partial au sens juridique, simplement à cause du flux d’argent de Novomatic vers l’Institut Alois Mock, qu’il présidait. Et il dirige à nouveau des commissions d’enquête. Il s’agit d’un mépris performatif de l’État de droit, couvert par la ministre constitutionnelle et ses amis.

Un cas aussi flagrant de double standard, d’hypocrisie et de désinformation ne peut rester impuni. On aurait l’impression que vous n’êtes pas en Autriche. C’est pourquoi Mme Edtstadler n’a pas simplement gaspillé tout le crédit qu’elle avait minutieusement accumulé auprès de moi en quelques phrases seulement. Elle doit désormais être considérée comme une défenseure de l’État de droit et disqualifiée en tant que ministre constitutionnelle.

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En tout cas, bonne semaine !

Bien à vous, Armin Thurnher

Bien sûr, l’heure de presse de Mme Edtstadler peut être considérée comme une scène d’opérette, tout comme l’interview de Sebastian Kurz avec Armin Wolf. Je l’ai fait ici, quelques personnes ont aimé. Avec des conversations comme celles-ci dans la chronique, j’essaie de m’aider à surmonter la profonde dépression politique intérieure.

L’expression « cochon machiste » est en fait insuffisante dans ce cas. C’est pire. Vladimir Poutine alimente le climat de guerre en Russie avec un chauvinisme masculin. Sur la radio FALTER, Tessa Szyszkowitz s’entretient avec la spécialiste de la Russie Sabine Fischer sur l’autocratie, le nationalisme et le sexisme de Poutine.

Comment se portent les 70 000 réfugiés ukrainiens à Vienne ? Nina Brnada s’est entretenue avec l’un d’eux au nom de FALTER, qui souhaite devenir pianiste, et décrit ce qui rend difficile l’intégration de ceux qui ont fui ici.

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