Israël promet des représailles après l’attaque iranienne malgré la pression internationale

Première modification : 16/04/2024 – 13h10

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Avec Michel Paul, correspondant de l’AFP et de RFI à Jérusalem

Le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, a été clair. L’armée israélienne “va riposter contre le lancement d’autant de missiles de croisière et de drones sur le territoire de l’Etat d’Israël”, a-t-il déclaré lundi soir, en visite à la base de Nevatim, touchée par une attaque. La décision a été prise, soulignent tous les dirigeants israéliens. Bien sûr, il reste à savoir où, quand et comment.

Le gouvernement israélien aurait promis d’avertir les États-Unis avant de lancer une attaque. Israël souligne qu’il n’est pas désireux de provoquer un véritable conflit dans la région. Des messages auraient également été envoyés aux pays voisins qui ont contribué à repousser l’attaque iranienne avec des drones et des missiles. Il s’agit de leur assurer que la réponse israélienne ne les affectera pas, selon Israël.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait auparavant appelé la communauté internationale à “rester unie” face à “l’agression iranienne, qui menace la paix mondiale”, après que l’attaque ait été déjouée avec le soutien de plusieurs de ses alliés, dont Washington.

Le cabinet de guerre se réunit à nouveau aujourd’hui

Le cabinet de guerre israélien, présidé par Netanyahu, soumis à d’intenses pressions pour éviter une escalade, s’est réuni dimanche et lundi, sans qu’aucune décision ne soit annoncée sur la forme que pourraient prendre une réponse de représailles. Il est prévu de se réunir à nouveau aujourd’hui pour examiner les plans présentés par l’armée et décider des modalités de la réponse israélienne.

Netanyahu est tiraillé entre l’extrême droite, qui pousse à une réaction forte, les plus modérés de son gouvernement et l’opposition, même si la majorité estime qu’une certaine forme de réponse est nécessaire. Yair Lapid, le chef de l’opposition, affirme que le gouvernement de Netanyahu est devenu une menace existentielle pour le pays. L’ancien Premier ministre Ehud Barak espère que Netanyahu ne commettra pas de nouvelles erreurs comme celles accumulées depuis le 7 octobre.

Une pression internationale importante

Israël subit également des pressions internationales. Depuis dimanche, les appels se multiplient pour éviter une réponse massive qui pourrait enflammer davantage la région, déjà “au bord du précipice”, selon le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Après avoir rejoint leurs alliés contre l’attaque iranienne, les États-Unis ont déclaré qu’ils ne voulaient pas « d’une guerre à grande échelle avec l’Iran » et ont averti qu’ils ne participeraient pas à une opération de représailles. “Ensemble, avec nos partenaires, nous avons vaincu cette attaque”, a déclaré le président américain Joe Biden, qui a appelé Israël à éviter toute escalade et à tenter plutôt d’œuvrer à un “cessez-le-feu” dans la bande de Gaza.

Outre les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont également pris leurs distances. Le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron a exclu la participation de son pays à une réponse, tandis que le président français Emmanuel Macron a appelé à éviter une « conflagration » régionale.