Israël attaque le Liban et Gaza après avoir subi un barrage de roquettes

Hier, jour de Pâque, une trentaine de roquettes ont été tirées sur Israël depuis le Liban, dans la plus forte escalade depuis 2006 à la frontière entre ces deux pays, techniquement en guerre après plusieurs conflits. Peu avant minuit, l’armée israélienne a riposté en bombardant « des infrastructures terroristes appartenant au Hamas » à Gaza puis au Liban.

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Des journalistes de l’AFP ont entendu de fortes explosions dans la région de Tyr, au sud du Liban. “Au moins deux obus sont tombés près du camp” de réfugiés palestiniens de Rashidieh, a déclaré le réfugié Abou Ahmad à l’agence.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait mis en garde contre une réaction ferme aux lancements de missiles. “Nous frapperons nos ennemis et nous leur ferons payer le prix de chaque agression”, a-t-il déclaré.

A Gaza, l’armée israélienne a déclaré avoir bombardé deux tunnels et deux sites de production d’armes du Hamas, qui contrôle ce territoire sous strict blocus israélien depuis 2007.

Le Hamas a condamné “dans les termes les plus forts possibles l’effroyable agression israélienne contre la bande de Gaza et le Liban assiégés” et a déclaré qu’il tiendrait Israël “pleinement responsable des conséquences d’une agression aussi grave”.

Le commandement militaire israélien a expliqué que les défenses anti-aériennes avaient intercepté 25 des roquettes lancées depuis le Liban et qu’au moins cinq sont tombées sur son territoire, où une personne a été blessée. “J’ai entendu la sirène, j’ai entendu le ‘boum’. J’étais chez moi, c’était très effrayant”, a déclaré à l’AFP Shlomi Naaman, une habitante de 46 ans de la ville de Shlomi, dans le nord d’Israël.

situation extrême

Le lieutenant-colonel Richard Hecht, un porte-parole militaire, a attribué l’action à des groupes palestiniens. “Nous savons avec certitude qu’il s’agit de tirs palestiniens”, a-t-il déclaré aux journalistes. “Ça pourrait être le Hamas, ça pourrait être le Jihad islamique. Nous essayons toujours de parvenir à une conclusion finale”, a-t-il déclaré. “Nous supposons que le Hezbollah était au courant et que le Liban porte également une part de responsabilité. Nous enquêtons également pour savoir si l’Iran est impliqué”, a-t-il ajouté, faisant référence au mouvement libanais pro-iranien.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a condamné l’attaque et a démenti “toute escalade depuis son territoire”. Depuis avril 2022, aucune roquette n’a été lancée depuis le Liban vers Israël, qui a ensuite également mené des attaques contre le pays voisin. Cependant, il s’agit de l’incident le plus important depuis la guerre de 2006 contre le Hezbollah.

La Force intérimaire des Nations unies (FINUL), qui garde la frontière entre les deux pays pour garantir le cessez-le-feu, a averti que la situation est “extrêmement grave” et a appelé au “confinement”. Le chef de la mission, le général Aroldo Lázaro, s’est entretenu avec les autorités israéliennes et libanaises et “les deux parties ont déclaré qu’elles ne voulaient pas la guerre”, a-t-il déclaré dans un communiqué.

Ces épisodes surviennent après l’expulsion violente de fidèles palestiniens à la mosquée Al Aqsa à Jérusalem, qui a fait 350 détenus selon la police et 37 blessés selon le Croissant-Rouge. Le temple est situé sur l’Esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l’Islam et situé à son tour à Jérusalem-Est, le secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël depuis 1967. Le complexe est érigé au sommet du Mont du Temple, considéré comme le lieu le plus saint du judaïsme.