Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits, analyse l’attaque de l’Iran contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche comme un changement inédit de la stratégie de ce pays.
Pour lui, cette attaque directe de l’Iran contre Israël marque une rupture dans l’ordre international, provoquée par des enjeux existentiels pour les deux pays. Alors que l’Iran devait répondre à l’attaque de son consulat et préserver sa crédibilité internationale, Israël ne pouvait pas rester passif face aux attaques. Cette confrontation met en jeu la guerre des existences et des perceptions entre ces deux États, ainsi que les pays occidentaux et arabes.
L’Iran a choisi de passer à l’action de manière directe, en lançant une attaque massive de près de 300 drones et missiles contre Israël, marquant ainsi une rupture significative. Cependant, l’Iran a pris soin de limiter l’ampleur de l’attaque, redoutant une confrontation directe pour laquelle il n’était pas préparé.
Les conséquences politiques de cette attaque sont majeures, notamment car l’Iran a brisé une barrière en s’en prenant directement à Israël. Si l’Iran considère l’épisode comme résolu, Israël le perçoit comme une menace existentielle, remettant en question sa sécurité et son pouvoir de dissuasion.
Les appels à la retenue des Occidentaux, notamment de Joe Biden, ne semblent pas influencer la détermination israélienne à répondre à cette attaque. Les pays arabes ont également un rôle à jouer pour trouver une solution et neutraliser l’agressivité de l’Iran tout en assurant la sécurité de la région.
