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Interruption de la réunion de la NatCon : une atteinte à la liberté d’expression selon les autorités bruxelloises

Interruption de la réunion de la NatCon : une atteinte à la liberté d’expression selon les autorités bruxelloises

Les autorités bruxelloises ont ordonné mardi l’interruption de la “NatCon”, une réunion controversée de représentants de la droite nationaliste, parmi lesquels Éric Zemmour, Viktor Orban et Nigel Farage. Le chef du gouvernement belge Alexander De Croo a réagi en qualifiant sur les réseaux sociaux cette décision d'”extrêmement inquiétante” pour la liberté d’expression.

Polémique en Belgique. Les autorités bruxelloises ont ordonné mardi 16 avril l’interruption d’une réunion controversée de représentants de la droite nationaliste, parmi lesquels Éric Zemmour, Viktor Orban et Nigel Farage. Une décision dénoncée comme une atteinte à la liberté d’expression par plusieurs chefs de gouvernement européens.

“L’autonomie communale est une pierre angulaire de notre démocratie mais ne peut jamais l’emporter sur la Constitution belge, qui garantit la liberté d’expression et de réunion pacifique depuis 1830”, a souligné le chef du gouvernement belge Alexander De Croo sur le réseau X.

Le dirigeant libéral flamand a jugé “inacceptable” la décision du bourgmestre de la commune bruxelloise de Saint-Josse, l’élu socialiste Emir Kir, d’interdire au bout de quelques heures cette réunion ouverte mardi matin. Même tonalité chez le Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui a qualifié la décision d'”extrêmement inquiétante”. “Cela nous laisse incrédules et consternés”, a déclaré de son côté l’Italienne Giorgia Meloni, cheffe d’un gouvernement ultra-conservateur.

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“On est vraiment dans le registre du communisme à l’ancienne, en gros si tu n’es pas d’accord avec moi tu dois être interdit”, a fustigé pour sa part l’une des principales têtes d’affiche de la réunion, Nigel Farage, champion du Brexit. Le Britannique comptait parmi les orateurs de la matinée, au moment où la police bruxelloise a notifié aux organisateurs de la “National Conservatism Conference” (NatCon) son interdiction en raison d’un risque “de trouble à l’ordre public”.

Il faut “garantir la sécurité publique” et “l’extrême-droite n’est pas la bienvenue”, a justifié Emir Kir sur sa page Facebook, alors que des militants antifascistes promettaient de manifester en fin de journée sur les lieux de la conférence. À quelques semaines des élections européennes, plusieurs centaines de responsables nationalistes et conservateurs eurosceptiques, dont de nombreux eurodéputés, étaient présents au premier des deux jours de cette Natcon, selon des journalistes de l’AFP. Vers 15 h 30 locales (13 h 30 GMT), Éric Zemmour a été confronté à un cordon de police lorsqu’il a voulu accéder à la salle, à Saint-Josse.

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Le leader du parti français d’extrême droite Reconquête!, entouré de caméras, a quitté les lieux après avoir qualifié l’Europe et Bruxelles de “fossoyeurs” de la liberté d’expression. La police pourrait rester déployée sur place jusqu’à mercredi pour empêcher tout accès au bâtiment, les organisateurs n’excluant pas que la conférence puisse se poursuivre ailleurs pour son deuxième jour.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban était quant à lui la tête d’affiche annoncée pour mercredi, alors qu’il doit aussi participer à Bruxelles à un sommet des dirigeants de l’UE. Mardi, il a dénoncé des méthodes dignes à ses yeux de l’époque soviétique. “La dernière fois qu’ils ont voulu me faire taire en envoyant la police, c’était en 1988 avec les Communistes”, a écrit Viktor Orban sur X.

La “NatCon” s’était déjà heurtée ces derniers jours à deux annulations dans deux autres communes bruxelloises. Mardi, l’arrêté d’interdiction du maire de Saint-Josse n’a pas été assorti d’une évacuation des lieux, et certains des participants étaient toujours sur place en fin de journée.

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“Il y a un dialogue, on les a déjà invités plusieurs fois à partir, on ne sait pas ce qu’ils souhaitent faire”, a déclaré à l’AFP une porte-parole de la police locale. À moins de deux mois du renouvellement du Parlement européen (par un vote dans les 27 pays membres prévu entre le 6 et le 9 juin), ce rassemblement nationaliste et eurosceptique intervient sur fond d’influence grandissante de cette famille politique dans de nombreux États européens.

Ces forces se partagent, au Parlement, en deux groupes politiques ; d’un côté, les Conservateurs et réformistes européens (ECR) et de l’autre, Identité et démocratie (ID). Certains experts prédisent que l’un d’eux pourrait, au lendemain du 9 juin, ravir la place de 3ème force politique du Parlement de Strasbourg derrière la droite pro-européenne (PPE) et les socialistes. Avec AFP.

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