La digitalisation s’étend également dans le monde de l’agriculture. Depuis peu, les exploitations agricoles marocaines sont équipées d’appareils utilisant la télérelève des compteurs. C’est le projet ambitieux Nappe Meski-Boudnib, qui vise à améliorer les performances économiques et techniques des agriculteurs dans la région. Cette innovation technologique permettra aux agriculteurs de contrôler à distance leur consommation d’eau et d’énergie, afin de mieux gérer leurs ressources et d’optimiser leurs rendements. Dans cet article, nous explorerons les tenants et aboutissants de cette initiative et son impact sur l’agriculture marocaine.
Dans le cadre d’une étude lancée par l’Agence du bassin hydraulique du Guir Ziz Rhéris, des appareils de télérelève des compteurs seront installés au niveau des points de prélèvement d’eau des exploitations agricoles relevant de l’axe Meski-Boudnib. Cette initiative fait partie d’un projet visant la sauvegarde de la nappe au niveau de l’axe Meski Boudnib, suite à la signature d’un contrat de gestion participative de la nappe de l’axe Meski-Boudnib le 28 octobre 2022 à Errachidia.
L’étude durera 10 mois et permettra d’élaborer un diagnostic des systèmes de comptage actuels des prélèvements en eau agricole par les investisseurs sur l’axe en question, ainsi que d’évaluer les prélèvements en eau à usage agricole. Elle identifiera également les points de prélèvement et la liste des compteurs actuels, et procèdera à un benchmark sur les pratiques de comptage et de télérelève avec la recommandation de scénarios de déploiement. En plus de l’élaboration d’un dossier de consultation des entreprises, l’étude suivra la mise en service des équipements de l’ensemble du dispositif.
La nappe d’eau souterraine sollicitée pour l’irrigation est d’une importance cruciale pour la région sur le plan économique et social. Les changements actuels dans les modes de production agricole, basés essentiellement sur l’agriculture irriguée, conjugués avec les sécheresses successives des dernières années, auront des conséquences sur les équilibres des ressources en eau, surtout souterraines. Les besoins en eau d’irrigation seront donc essentiellement assurés à partir des eaux souterraines, d’où la nécessité d’installer des compteurs de télérelève au niveau des points de prélèvement d’eau des exploitants agricoles pour un suivi à distance par l’organe de suivi ou de contrôle.
Il est important de noter que la télérelève nécessite un système de comptage évolué basé sur des compteurs communicants capables de stocker les informations résultant des mesures de volume d’eau consommée sur terrain. Elle requiert également un dispositif de transmission de données permettant la circulation rapide et fiable des informations contenues dans les compteurs entre les usagers et l’entité de suivi.
Le plan d’action de la nappe phréatique de l’axe Meski-Boudnib a mobilisé 2,3 milliards de dirhams. Déjà signé, ce contrat de nappe phréatique vise la mobilisation de 60 millions de m³/an d’eaux souterraines et de 50 millions de m³/an d’eaux superficielles, ainsi que la couverture de 15 000 ha à l’horizon 2025 contre 9000 ha actuellement. Ce contrat, qui a été conçu conformément aux dispositions de la loi 36-15 sur l’eau, permettra la réalisation d’aménagements structurants, l’économie et la valorisation de l’eau, l’amélioration de la connaissance des nappes et l’optimisation du réseau de mesure, ainsi que le renforcement de la sensibilisation et de la communication entre les différents intervenants.
Après la signature de ce contrat de gestion participative, le périmètre hydrogéologique de la nappe de Feija à Zagora a également conclu son contrat de nappe avec la mise en place d’un plan d’action. À l’instar du contrat de gestion participative de la nappe de l’axe Meski-Boudnib en cours d’exécution et du futur contrat de nappe de Guelmim, ledit accord vise la gestion intégrée de l’utilisation de l’eau par les usagers et la préservation de la nappe de Feija qui s’étend sur une surface de 1 000 km².
