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Insécurité dans le centre ancien à Draguignan: les forces de l’ordre dressent l’état des lieux

Insécurité dans le centre ancien à Draguignan: les forces de l’ordre dressent l’état des lieux

” Comparée à d’autres villes de la même taille, Draguignan n’est pas particulièrement criminogène.”

Dans le cadre d’un conseil de quartier du centre ancien, avec pour thématique les questions sécuritaires, le commissaire Cédric Fèvre tenait à poser le contexte d’emblée.

Clairement, Draguignan, ce n’est pas Chicago. “Mais il est vrai que de petits trafics de stupéfiants existent, sans comparaison avec ce que l’on peut observer dans des cités marseillaises, par exemple. Il est vrai aussi que l’on note une recrudescence des agressions dans le centre ancien, dont beaucoup de violences conjugales”, poursuivait-il.

Un état de fait appuyé par Jean-Yves Fort, adjoint délégué à la sécurité, pour qui “Draguignan n’est pas une grande ville de banditisme.”

Tout en se disant “conscient des difficultés rencontrées dans le quartier, avec des incivilités et de petits trafics qui contribuent à faire éclore un sentiment d’insécurité.”

Des interventions difficiles

Et Cédric Fèvre de poursuivre son état des lieux. “En matière de sécurité, le centre ancien a toujours été problématique. Notamment avec la présence de personnes en situation irrégulière qui investissent des logements squattés ou à loyers modérés.”

Entre les lignes, il faut comprendre que les marchands de sommeil ne sont pas un mythe en cœur de ville, loin s’en faut.

“Mais pour nous, il est difficile de lutter contre”. De manière générale, le travail des forces de l’ordre n’a rien de simple. “Dans ce quartier, tout le monde se connaît. De ce fait, enquêtes et planques ne sont pas simples à mener sans être repérés…” ajoute le commissaire.

Reste que le constat est général: dans le centre ancien, la population est de plus en plus paupérisée.

C’est en partie de là que découle un sentiment d’insécurité.

“Je ne suis pas rassurée”

Chez les habitants présents ce soir-là, le ressenti n’est clairement pas le même. Il y a ceux pour qui le sentiment d’insécurité est omniprésent. “J’habite rue des Tanneurs. Quand je passe à proximité de la résidence étudiante La Villa des Moulins, je ne suis pas rassurée, même s’il ne m’est jamais rien arrivé. Des jeunes, qui n’ont pas l’air d’être des étudiants, installent des chaises et se réunissent musique à l’appui.”

Avant qu’un autre ne renchérisse : “Ils sont là du matin au soir!”

Et le commissaire de réagir : “Lorsqu’on est appelé pour des nuisances sonores, on ne peut pas intervenir à chaque fois, faute de disponibilités des équipages. Mais il ne faut pas hésiter à composer le 17. Si on peut le faire, on intervient.”

Autre rue, autre constat : “Moi, depuis 25 ans, je vois des gens qui se réunissent dans la rue tous les soirs pour se bourrer la gueule. Avec les bagarres qui vont avec ensuite…”

Au tour du chef de la police municipale de rebondir : “Nous sommes confrontés à des problèmes d’ivresse manifeste sur la voie publique à longueur de journée…”, se désolait-il.

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Mais la procédure est lourde détaillaient conjointement les forces de l’ordre : “Des PV blancs de 38 euros sont dressés. Les individus sont emmenés à l’hôpital. Mais on ne peut pas faire dix interventions de ce genre tous les soirs…”

D’autant que ça ne résout rien. “C’est frustrant pour nous aussi…” regrettait le commissaire.

Autre souci au niveau de l’église des Minimes. “Des gens squattent le parvis, lancent des invectives aux passants, urinent et laissent des canettes sur place…” lançait une dame.

Un problème connu, un minimum par la Ville. “L’abbé nous a effectivement signalé l’arrivée de familles de différentes nationalités qui occasionnent des nuisances”confirmait Jean-Yves Fort.

“Je ne me suis jamais sentie en insécurité”

Et puis il y a les habitants qui nuancent un peu les choses. “Je pense que la situation dans le centre ancien n’est pas pire qu’ailleurs. Même s’il est vrai que certains se réunissent le soir, et qu’un sentiment d’insécurité peut découler de tout ça.”

Et une commerçante de la rue de Trans d’appuyer : “Pour ma part, je ne me suis jamais sentie en insécurité, à aucun moment. Même s’il y a parfois un peu de grabuge…”

Biendifficile d’établir un constat précis en matière de sécurité dans le centre ancien. Les problèmes existent, c’est certain.

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Plus qu’ailleurs ? Difficile à dire.

En matière d’insécurité, le ressenti n’est pas le même pour tous. Certains sont inquiets quand d’autres beaucoup moins.

Qui a raison, qui a tort ? Il n’y a sans doute pas de réponse toute faite à cette question.

“Que pouvons-nous faire pour travailler mieux ensemble et avoir des résultats?”

Dans l’assemblée, la question de cette habitante fait mouche. Un petit ange passe et laisse un peu tout le monde dans l’expectative.

“Vous faites tout ce que vous pouvez. Nous faisons tout ce que l’on peut. Tout le monde y met du sien. Mais on n’y arrive pas. Alors que faire?”embrayait-elle.

Vidéoprotection : la solution à tous les maux ?

Parmi les outils de lutte évoqués, Jean-Yves Fort, adjoint délégué à la sécurité, faisait l’apologie des caméras dispatchées partout en ville.

“Des 2014, nous avons développé le réseau de vidéoprotection. Nous sommes passés de 20 à 160 caméras actuellement. À titre comparatif, une ville comme Nantes n’en possède que 150. Deux agents sont chargés de les visionner 24 heures/24, sur un mur d’une trentaine d’écrans. Ces caméras, programmées automatiquement, sont les yeux de la ville.”

Et de poursuivre : “Depuis le début de l’année, les entrées et sorties de ville sont par ailleurs équipées de caméras à 360°, capables de lire les plaques d’immatriculation pour repérer d’éventuels véhicules suspects.”

Aujourd’hui, développer encore un tel système nécessiterait un investissement conséquent. Trop pour la commune.

“Le déploiement est pour l’heure gelé. Mais nous sommes prêts à l’étendre dans le futur.”

Et d’ajouter : “La vidéoprotection est un outil pratique, mais ça ne fait pas tout…”

Redynamiser le quartier

Autre solution soulevée par plusieurs habitants : pour améliorer la qualité de vie du quartier, “il faut redynamiser le centre ancien”.

Et Franck Meunier, responsable du service vie des quartiers de rappeler que la Ville s’y est engagée par le biais de différents dispositifs de réhabilitation. “Même s’il y a encore du chemin à faire”reconnait-il.

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Sans oublier la mise en place de dispositifs d’actions sociales, avec notamment le concours d’adultes-relais, chargés de rencontrer les publics éloignés du bien commun pour les y rattacher, tout en assurant des missions de médiations sociales et culturelles de proximité.

Une nouvelle antenne de la police municipale

À noter également que suite à la fermeture cet été de l’antenne de la police municipale, rue de la République, une nouvelle sera ouverte prochainement. “Nous allons rouvrir un local du même type, rue de Trans, assurait Jean-Yves Fort. Cela se fera dès que possible…”, détaillait l’élu, sans en dire davantage.

C’est clairement l’une des problématiques majeures rencontrée dans le centre ancien :

“Certains ont racheté à faible coût des immeubles anciens, pour les louer à des personnes en situation irrégulière. Ceci à des tarifs énormes, par rapport à la vétusté des lieux. Ces gens profitent de la misère humaine.”

Mais face à la problématique, l’homme de loi ne cache pas son impuissance.

“Il est très difficile pour nous d’identifier des logements insalubres, sans dénonciation des locataires ou des bailleurs. Il faut un dépôt de plainte pour que l’on puisse intervenir.”

Reste que ces logements sont souvent occupés par des “sans papiers’’. “Des gens qui n’ont aucun intérêt à signaler le problème… Et les propriétaires le savent bien…”

Un autre moyen est néanmoins possible : “Nous pouvons aussi réaliser une saisine en cas de constat lors d’une entrée légale dans les lieux pour un motif autre.”

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