2024-04-30 16:03:00
Si vous êtes un homme et que vous avez été confronté à une vilaine infection à Escherichia coli, vous devriez avoir quelques soucis supplémentaires. Parce qu’une étude publiée dans Plos Medicine et présentée par le groupe coordonné par Gwen Knight de la London School of Hygiene and Tropical Medicine au Congrès européen de microbiologie clinique et de maladies infectieuses, à Barcelone du 27 au 30 avril, a trouvé une corrélation entre le sexe et résistance aux antibiotiques précisément pour cette bactérie : qui présente donc plus fréquemment une résistance chez les patients de sexe masculin que chez les femmes.
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Une menace dont on sait peu de choses
La résistance aux antibiotiques (RAM) représente une menace sérieuse pour la santé publique mondiale : selon l’OMS, en 2019, elle était directement responsable de 1,27 million de décès dans le monde, contribuant indirectement à 4,95 millions de décès supplémentaires dans le monde. Outre les décès et les handicaps, ajoute la Banque mondiale, les infections résistantes pèsent sur les systèmes de santé de tous les pays, avec des coûts supplémentaires dépassant 1 000 milliards de dollars d’ici 2050 et une perte de plus de 3 000 milliards de dollars de PIB chaque année d’ici 2030.
Pourtant, écrivent les auteurs dirigés par Knight, on sait trop peu de choses sur la manière dont la prévalence de la résistance varie non seulement selon le sexe, mais aussi selon l’âge et la zone géographique d’origine. Ce que l’on sait, par exemple, c’est que l’incidence des infections bactériennes augmente avec l’âge : la plus grande fréquence des infections chez les personnes âgées se traduit par une plus grande exposition aux antibiotiques et un plus grand contact avec les établissements de santé, comme les hôpitaux, qui sont connus pour être des lieux privilégiés. pour la transmission de bactéries résistantes. Mais cette association n’apparaît pas toujours de manière linéaire. La relation entre le sexe et la RAM n’est pas non plus aussi claire, même si la plupart des systèmes de surveillance de la résistance aux antibiotiques, tant en Europe qu’aux États-Unis, collectent des données ventilées pour cette variable, mais pas de manière exhaustive.
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J’étudie
Les chercheurs ont donc décidé d’aborder le problème de front, en analysant les données de surveillance relatives aux infections signalées au Réseau européen de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (EARS-Net), pour un total de près de sept millions de rapports provenant de 944 000 personnes au cours de la période 2015-2019. La base de données, en plus de contenir des informations sur la sensibilité de 38 espèces bactériennes à différents antibiotiques, a également fourni des données sur l’âge (de 1 à 100 ans), le sexe et la situation géographique, pour un total de 29 pays européens. Comprendre l’association entre ces différentes variables – affirment les chercheurs – peut aider à mieux comprendre l’épidémiologie de la résistance aux antibiotiques, à faire des prédictions sur son évolution et à aider les autorités sanitaires à définir des interventions ciblées.
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Les différences sont apparues
Les résultats de l’analyse montrent quelques lignes de tendance. Tout d’abord, il ressort que seulement 47 % des résultats proviennent d’individus féminins, avec une répartition par âge similaire chez les deux sexes (66 ans en moyenne). Deuxièmement, il semble évident qu’il existe des variations substantielles dans la prévalence de la résistance aux antibiotiques en fonction de l’âge, tant entre les différents pays qu’au sein d’un même pays. Concernant la variable sexe, il ressort que les hommes étaient plus susceptibles que les femmes d’avoir une infection résistante, dans le cas d’Escherichia coli et de Klebsiella pneumoniae, et chez les plus jeunes pour Acinetobacter. Pour Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, les chercheurs ont ensuite observé une nette augmentation de la prévalence des résistances en fonction de l’âge (dans 72 % des pays étudiés, une augmentation des résistances a été constatée chez les hommes plus jeunes et plus âgés), tandis que pour Pseudomonas aeruginosa, la résistance à divers antibiotiques atteint son maximum vers l’âge de 30 ans. « Les différences dans l’incidence de la résistance aux antimicrobiens en fonction de l’âge et du sexe – écrivent les chercheurs – peuvent s’expliquer par les différences culturelles entre les pays examinés, mais aussi par les méthodes typiques d’infection des différentes espèces de bactéries ».
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La surprise des chercheurs
Le fait que les infections par des bactéries résistantes aux antibiotiques aient une plus grande prévalence chez les hommes, souligne l’auteur, est cependant surprenant : parce que les femmes ont plus de facteurs de risque – par exemple l’accouchement – et en général une plus grande incidence d’infections des voies urinaires et par conséquent une augmentation exposition aux antibiotiques. Et pourtant, concluent les chercheurs, il ne faut pas oublier que certaines de ces tendances observées dans l’étude pourraient être dues à des différences dans les lignes directrices sur l’utilisation des antibiotiques adoptées par les pays examinés. Une bonne raison pour procéder à une harmonisation au niveau européen.
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