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«Il aimait les hommes et les femmes, dans les temps anciens c’était la coutume»- Corriere.it

«Il aimait les hommes et les femmes, dans les temps anciens c’était la coutume»- Corriere.it

2023-08-22 21:03:28

De Antonio Cariotti

« Zeus, roi de l’Olympe, est également représenté dans les mythes comme bisexuel. Cela n’a aucun sens d’exalter les modèles classiques et de reléguer les gays au rang d’anormaux, comme le fait Vannacci. »

« Roberto Vannacci doit se résigner : les comportements homosexuels, qu’il ne considère pas comme normaux, étaient au contraire coutumiers et acceptés dans la classe dirigeante du monde antique. Un exemple est Jules César, dont le général se considère comme l’héritier. Le grand leader romain était bisexuel: il avait des passions masculines et féminines». Le professeur Luciano Canfora, philologue classique et biographe de Cesare, se moque de la vision du monde exprimée dans le livre de l’ancien commandant du Folgore. Et il ajoute: «Peut-être Vannacci pourra-t-il se consoler en repensant à un illustre historien de la philosophie, Emilio Bodrero, qui, sous le fascisme, définissait Cesare comme «la première chemise noire de l’empire»».

Examinons la question des goûts de Cesare.

Pourtant le dirigeant romain s’est marié à plusieurs reprises.

« Il était tout à fait normal qu’un ancien patricien ait des relations avec les deux sexes. En plus des épouses, il avait aussi des amantes. La plus célèbre est bien sûr Cléopâtre, reine d’Égypte, une femme fascinante dotée d’une culture profonde et de compétences politiques remarquables. César l’emmena à Rome, suscitant l’ironie de Cicéron, et d’elle il eut aussi un fils, Césarion.. Ce garçon fut alors probablement éliminé sur ordre d’Octave, aujourd’hui maître de Rome, qui le considérait comme une présence inconfortable en tant que descendant direct de César”.

Mais un comportement sexuellement nonchalant comme celui de Cesare n’a-t-il pas fini par miner son prestige ?

«Absolument pas, pour la morale de l’époque il n’y a pas de scandale. Il suffit de penser, sur le plan mythologique, à l’amour, resté proverbial, de Zeus pour le jeune Ganymède, qu’il enlève en fondant sur lui sous la forme d’un aigle. Le dieu païen le plus puissant, le roi de l’Olympe, est également bisexuel et aime les adolescents, hommes et femmes.. C’est l’une de ses caractéristiques divines. Et pour passer à la philosophie, en Symposium chez Platon, l’amour homosexuel entre Socrate et Alcibiade est représenté de manière tout à fait explicite».

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Bref, reléguer les gays dans la Rome antique anormale et exaltante est contradictoire ?

«Je dirais oui. César n’est pas le seul exemple qu’on pourrait citer. Un historien bavard mais très informé comme Suétone, dans ses Vies des Césars, s’étend longuement sur le comportement décomplexé des empereurs. Rraconte comment Tibère se faisait amener de jeunes garçons avec lesquels il s’amusait dans la piscine. Et ne parlons pas de ce qu’il dit sur les goûts sexuels de Néron. A partir du moment où Rome entre en contact avec le monde hellénistique, sa classe dirigeante s’adapte au modèle proposé par les Grecs et leurs dieux”.

Mais le fait que les légionnaires se soient moqués de César pour ses aventures homoérotiques n’est-il pas le symptôme d’un certain embarras ?

«Au niveau populaire, l’homosexualité pouvait être ridiculisée, mais pour les élites, elle faisait partie d’une coutume largement répandue. Cela s’est déjà produit à Athènes dans les années de plus grande floraison culturelle. Dans les comédies d’Aristophane, mises en scène devant un très large public, il arrive souvent que l’on se moque des homosexuels. Mais dans les dialogues de Platon, destinés à un public instruit, les relations homoérotiques sont considérées comme faisant partie du payéele parcours éducatif des jeunes. L’historien anglais Kenneth James Dover l’a bien expliqué dans son livre L’homosexualité dans la Grèce antiquepublié chez Einaudi et récemment repris par les éditions Jouvence».

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Alors d’où vient la condamnation historique de l’homosexualité, dont nous traînons encore les résidus derrière nous ?

«Le tournant s’affirme avec l’éthique et la discipline chrétiennes, même si quelqu’un croit que l’affection de Jésus envers le plus jeune des apôtres peut être interprétée sur la base de la morale la plus ancienne. Il ne fait cependant aucun doute que la condamnation des « actes impurs » par l’Église a une influence décisive. On parle même d’un moine chrétien qui ne se déshabillait jamais parce qu’il avait peur de tomber dans le péché en voyant son propre corps».

Une attitude qui perdure depuis des siècles.

« Pensez-vous qu’à un moment donné du film Spartacus de Stanley Kubrick, somme toute bien fait, le commandant romain Crassus, qui va enfin vaincre les rebelles, fait quelques progrès à un esclave. Eh bien, en Italie, cette scène a été coupée parce qu’elle ne semblait pas décente».

22 août 2023 (changement le 22 août 2023 | 00h18)



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