Le Hezbollah libanais et son allié du parti chiite, le mouvement Amal, ont annoncé la mort de six de leurs membres, vendredi 5 avril, dans des bombardements israéliens dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël.
Le Hezbollah a ainsi affirmé que trois de ses combattants avaient été tués dans des bombardements israéliens sans donner d’autres précisions. Il a dans le même temps revendiqué neuf nouvelles attaques contre des positions de l’armée israélienne dans le Nord.
Depuis l’attaque sanglante du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, des échanges de tirs opposent quotidiennement à la frontière israélo-libanaise l’armée israélienne au Hezbollah qui affirme soutenir le mouvement islamiste palestinien dans sa guerre contre l’Etat hébreu à Gaza. Le Hezbollah pro-iranien vise des positions militaires et des localités proches de la frontière. Israël riposte par des bombardements sur le Liban, principalement dans le Sud, menant notamment des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah et du Hamas.
Vendredi, le mouvement Amal, dirigé par le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a, lui, annoncé que trois de ses membres avaient aussi été tués.
Selon l’Agence nationale libanaise d’information (ANI), trois personnes ont été tuées dans une frappe israélienne sur un centre d’Amal à Jdeidet Marjayoun, dans le sud du Liban, à une dizaine de kilomètres de la frontière, et deux autres dans une frappe similaire sur la localité frontalière de Aïta El-Chaab.
“Complexe militaire” du mouvement Amal
Dans un communiqué, l’armée israélienne a annoncé avoir bombardé “un complexe militaire du Mouvement Amal” dans lequel se trouvaient plusieurs de ses combattants “dans la région de Marjayoun”. “Tout au long de la guerre, le mouvement Amal a opéré contre l’Etat d’Israël et prévoyait de mener une attaque supplémentaire sur le territoire israélien ces derniers jours” a ajouté le communiqué.
L’armée, qui a annoncé avoir visé plusieurs régions du sud du Liban, a également dit avoir “identifié un terroriste menant une activité d’observation à l’aide d’un drone afin d’effectuer des lancements vers le nord d’Israël” ajoutant avoir “envoyé un avion qui a frappé” le combattant, sans préciser le lieu exact.
De son côté, Avichay Adraee, un porte-parole de l’armée israélienne, a déclaré sur la plate-forme X que l’armée de l’air avait bombardé des infrastructures du Hezbollah dont “un bâtiment militaire à Aïta El-Chaab”.
“Que personne ne soit pressé”
Dans un discours télévisé vendredi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prévenu d’une riposte de l’Iran à la frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien dans la capitale syrienne, Damas, dans laquelle plusieurs membres des gardiens de la révolution ont été tués. Téhéran a immédiatement accusé Israël, qui n’a pas confirmé sa responsabilité.
“Soyez sûrs et certains que la réponse iranienne à la frappe sur le consulat à Damas est inéluctable” a-t-il déclaré dans cette intervention, à l’occasion de la “Journée de Jérusalem”, qui se tient chaque dernier vendredi du ramadan en solidarité avec les Palestiniens et contre Israël. “Où, comment, quand et quelle sera l’ampleur de la riposte, nous ne sommes pas tenus de demander” a-t-il ajouté, estimant que la décision en revenait à Téhéran. “Que personne ne soit pressé” a-t-il encore dit.
“un tournant” dans la guerre en cours dans la bande de Gaza qui oppose depuis près de six mois Israël et le Hamas. Sept militaires iraniens, dont deux hauts gradés, ont été tués dans cette frappe, ainsi qu’un combattant du Hezbollah.
Le Hezbollah “ne craint pas la guerre”
Hassan Nasrallah a aussi affirmé que le Hezbollah “ne craint pas la guerre et est totalement préparé à tout conflit”. “Nous n’avons pas encore employé nos principales armes, ni sorti nos forces principales” dans la bataille, a-t-il averti, ajoutant qu’“Israël regrettera toute guerre lancée contre le Liban”.
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Hassan Nasrallah a répété que le Hezbollah arrêterait ses attaques lorsque la guerre “s’arrêtera à Gaza” écartant l’éventualité d’un accord que plusieurs émissaires occidentaux tentent de négocier pour un arrêt des violences entre le mouvement islamiste libanais et Israël.
Au moins 356 personnes ont été tuées au Liban, dont 235 combattants du Hezbollah, 15 combattants d’Amal, mais aussi au moins 68 civils, dans les échanges de tirs depuis près de six mois, selon un décompte de l’Agence France-Presse. Dans le nord d’Israël, frontalier du sud du Liban, dix soldats et huit civils ont été tués d’après l’armée.
Le Monde avec AFP