Guy Trompat, le père de Kevin, assassiné avec sa compagne Leslie, placé en détention pour au moins quatre mois

Guy Trompat était jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Niort ce jeudi. Accusé d’avoir voulu venger son fils Kevin, assassiné avec sa compagne Leslie Hoorelbeke fin novembre, l’homme, déjà condamné à de multiples reprises, a été placé en détention pour exécuter une peine de quatre mois dont il avait écopé en décembre 2022. L’audience qui avait lieu cet après-midi, a été renvoyée au 2 juin.

Il aurait menacé de mort et cherché à s’en prendre à ceux qui sont accusés d’avoir tué son fils et sa belle-fille.

Guy Trompat, le père de Kevin Trompat, ce jeune homme retrouvé mort avec sa compagne Leslie Hoorelbeke les 3 et 4 mars derniers en Charente-Maritime, plus de trois mois après leur disparition à Prahecq (Deux-Sèvres), était jugé en comparution immédiate ce jeudi 4 mai au tribunal correctionnel de Niort pour “faits qualifiés d’instigations à l’assassinat non suivies d’effet et de menaces de mort matérialisées par écrit, image ou tout autre objet en récidive”.

Il lui est notamment reproché d’avoir proféré des menaces de mort à l’encontre des personnes mises en examen dans le dossier lié à la disparition de son fils et d’avoir offert une somme d’argent à quiconque les tuerait eux ou leurs proches, via les réseaux sociaux. Cette proposition aurait été relayée dans différents établissements pénitentiaires et aurait été suivie de la diffusion des photographies des personnes visées.

Julien Wattlebed

Procureur la République de Niort

À l’issue de l’audience, l’homme de 50 ans a été placé sous mandat de dépôt. Transféré dans l’après-midi, il dormira au centre pénitencier de Poitiers-Vivonne ce soir. Cette décision fait suite à une autre condamnation, cette-fois à quatre mois de prison ferme, dont il avait écopé en décembre 2022, mais qu’il n’avait, à cette heure, pas purgé.

C’est pour solder cette peine que Guy Trompat va être incarcéré. Pour le juge, la décision rendue est également justifiée par “les risques de pression sur les témoins” de l’affaire Leslie et Kevin, que Guy Trompat est soupçonné d’avoir menacé.

Dans le dossier ouvert en novembre à Niort après la disparition de Leslie et Kevin, transféré fin décembre au pôle d’instruction criminelle de Poitiers, cinq jeunes hommes ont été mis en examen et placés en détention provisoire, notamment pour “assassinats”.

Parmi eux, Tom Trouillet, 22 ans, le meilleur ami de Kevin, qui devait héberger le couple la nuit de leur disparition, interpellé en Vendée fin février, mis en examen pour enlèvement et séquestration. Avec lui, aussi, Nathan Badji, 22 ans, et Enzo C, 23 ans, mis en examen pour les mêmes chefs que Tom Trouillet, ainsi que pour assassinat et modification d’une scène de crime.

D’après l’enquête de police, le père de Kevin aurait promis 100 000 euros à ceux qui parviendraient à s’en prendre aux suspects.

Boucher de formation, Guy Trompat est bien connu de la justice française. Il a écopé de 22 condamnations depuis 1993, pour des délits variés. Le père de Kevin était d’ailleurs déjà en détention à la maison d’arrêt de Niort lorsque son fils a disparu, le 26 novembre dernier. Il avait été libéré en février dernier et autorisé à purger le reste de sa peine sous bracelet électronique. Le père avait ainsi pu participer à la marche blanche organisée à Niort le dimanche 12 mars, en hommage au couple.

Lors de son audience, ce dernier avait demandé à être placé sous contrôle judiciaire avec injonction de soins et interdiction de rentrer en contact avec les victimes. Il a reconnu avoir proféré des menaces de mort dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, mais nie avoir cherché à éliminer les suspects. Concernant les menaces, il explique avoir parlé “sous le coup de la colère”, mais assure ne jamais avoir eu l’intention de passer à l’acte.

Pour les faits qui lui sont toujours reprochés, le père de Kevin encourt une peine de dix ans d’emprisonnement. Son audience est renvoyée, à la demande du prévenu, au 2 juin 2023. Le temps, pour Guy Trompat, qui reste présumé innocent, de préparer sa défense depuis le centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne.