Informations sur l’article
- Auteur, Rob Corp.
- Rôle, BBC News
- 11 mai 2024
Mis à jour il y a 2 heures
Israël a demandé à des dizaines de milliers de Palestiniens supplémentaires de quitter Rafah, alors qu’il intensifie ses opérations militaires dans le sud de Gaza.
Des tracts aériens et des publications sur les réseaux sociaux ont demandé aux habitants des quartiers est de la ville de se rendre à al-Mawasi – une zone côtière étroite qu’Israël qualifie de « zone humanitaire élargie ».
Certaines parties de Rafah, où les rues étaient remplies d’habitants et de personnes déplacées il y a quelques jours seulement, ressemblent désormais à une ville fantôme.
Israël a déclaré qu’il poursuivrait les opérations prévues à Rafah malgré les avertissements des États-Unis et d’autres alliés selon lesquels une offensive terrestre pourrait entraîner de nombreuses pertes civiles et une crise humanitaire.
Samedi, le président américain Joe Biden a déclaré qu’un cessez-le-feu à Gaza était possible dès le lendemain si le Hamas libérait ses otages.
“Israël a dit que c’était au Hamas de décider, s’ils voulaient le faire, nous pourrions y mettre fin demain. Et le cessez-le-feu commencerait demain”, a-t-il déclaré lors d’un événement de collecte de fonds à Seattle.
Israël affirme que 128 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre sont portées disparues, dont 36 sont présumées mortes.
Des images montraient de la fumée s’élevant au-dessus de Rafah samedi et des témoins cités par l’AFP ont fait état de frappes aériennes près du passage avec l’Egypte.
Sur X, anciennement Twitter, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré qu’au cours de la journée écoulée, leurs troupes avaient été engagées dans des « combats face à face » avec des combattants du Hamas à Rafah.
L’armée israélienne a ajouté que les soldats avaient découvert « un certain nombre de puits souterrains » dans la zone.
Au cours de la dernière journée, des dizaines de frappes aériennes israéliennes ont eu lieu sur toute la bande de Gaza, l’armée israélienne affirmant qu’elle ciblait ce qu’elle appelle les terroristes et les infrastructures terroristes.
Il a également demandé aux habitants de quitter certaines zones du nord de Gaza ; indiquant que ses forces pourraient y revenir des mois après leur départ.
L’armée israélienne a déclaré que les habitants de Jabaliya et de ses environs, dans le nord de Gaza, doivent « être temporairement évacués vers des abris à l’ouest de la ville de Gaza » afin de « réduire les dommages » causés aux résidents « suite aux tentatives du Hamas de se rassembler » dans la région.
Originaire de Jabaliya, un homme a déclaré à la BBC qu’il avait reçu un message sur son portable lui demandant d’évacuer immédiatement Rafah.
“Nous ne savons pas où aller. Nous sommes environ 80 personnes”, a-t-il déclaré à l’émission Gaza Lifeline de la BBC arabe.
“Je n’ai pas d’argent pour retourner à Khan Younis. Certains voisins m’ont dit de venir louer un logement pour un loyer très modique. Mais je n’ai même pas d’argent pour louer une voiture.”
Les projets d’Israël d’étendre son offensive terrestre à la pointe sud de la bande de Gaza – où des centaines de milliers de Palestiniens ont cherché refuge pour fuir les combats ailleurs dans le territoire – ont suscité l’inquiétude internationale.
La semaine dernière, le président Biden a déclaré que les États-Unis ne fourniraient pas à Israël d’armes lourdes qui pourraient être utilisées dans un assaut majeur contre Rafah.
Dans une interview accordée à CNN, Biden a déclaré que l’Amérique continuerait à fournir à Israël les armes dont il a besoin pour se défendre, notamment des intercepteurs pour son système de défense aérienne « Iron Dome ».
Mais il a déclaré que les armes lourdes fournies par les États-Unis avaient déjà tué des civils à Gaza et a averti qu’Israël ne conserverait pas le soutien de Washington s’il menait des opérations militaires dans ces centres de population.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a déclaré que la Grande-Bretagne était opposée à l’opération militaire à Rafah, mais qu’il était peu probable qu’elle suive l’Amérique en retardant ses ventes d’armes à Israël.
Vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu’il espérait surmonter ses divergences avec M. Biden – mais s’est engagé à poursuivre son attaque militaire contre Rafah.
“Si nous en avons besoin… nous serons seuls. J’ai dit que si nécessaire, nous nous battrons avec nos ongles”, a déclaré M. Netanyahu.
L’ordre d’évacuation de samedi intervient quelques heures après qu’un rapport du département d’État américain a déclaré qu’Israël aurait pu utiliser des armes fournies par les États-Unis en violation du droit humanitaire international dans certains cas pendant la guerre à Gaza.
Il est « raisonnable d’évaluer » que ces armes ont été utilisées d’une manière « incompatible » avec les obligations d’Israël, indique le rapport, mais ajoute que les États-Unis ne disposent pas d’informations complètes dans leur évaluation et que les expéditions pourraient continuer.
Légende de l’image, Des explosions ont été observées dans le nord de Gaza après que Tsahal a annoncé qu’elle y menait des opérations.
Les agences humanitaires ont averti que la poursuite des opérations militaires israéliennes dans le sud de Gaza signifie que les Palestiniens se retrouveront sans aucun endroit sûr.
Khitam Al-Khatib, une habitante de Rafah qui a déclaré avoir perdu au moins 10 membres de sa famille dans une frappe aérienne contre une maison familiale plus tôt samedi, a déclaré à Reuters qu’il n’y avait « aucun endroit sûr à Gaza ».
“Ils ont lancé des tracts sur Rafah et ont dit : de Rafah à al-Zawayda, c’est sûr, les gens devraient évacuer là-bas, et ils l’ont fait, et qu’est-ce qu’ils sont devenus ? Des corps démembrés ?” aurait-elle déclaré.
L’association caritative Oxfam a déclaré que la région ne dispose pas d’hôpitaux fonctionnels et que les fournitures d’aide sont extrêmement limitées.
Le plus grand des trois hôpitaux partiellement fonctionnels de Rafah, Abu Youssef al-Najjar, a dû être abandonné à la hâte le lendemain après que le personnel a reçu un ordre d’évacuation et que des combats ont éclaté à proximité.
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens a également exprimé ses inquiétudes quant aux conditions de vie dans le camp d’al-Mawasi, où les gens sont invités à se rendre.
Sam Rose de l’UNRWA a déclaré à BBC News que la région ne disposait pratiquement d’aucune installation pour les numéros qui y étaient envoyés.
“Ce sont des gens qui vivent dans des cabanes, des gens qui vivent dans des tentes au bord d’une route de plage de sable. C’est très difficile ici de fournir des services.
“Il n’y a pas de réseau d’eau là-bas. Il n’y a pas d’infrastructures, pas d’égouts, pas d’assainissement”, a-t-il déclaré.
Israël a lancé une campagne militaire à Gaza pour détruire le Hamas en réponse à l’attaque du groupe contre le sud d’Israël le 7 octobre, au cours de laquelle environ 1 200 personnes ont été tuées et 252 autres prises en otage, selon les autorités israéliennes.
Depuis lors, plus de 34 900 personnes ont été tuées à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire, dirigé par le Hamas.
Légende de l’image, Des chars et des véhicules blindés israéliens ont été aperçus près de la clôture de Gaza
2024-05-12 01:36:08
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