2023-08-24 10:10:51
Il y avait une certaine curiosité quant à la manière dont Kofi Owusu-Ansah – alias Genèse Owusu– dans ce qui est généralement un deuxième album difficile pour tout artiste, après ce signal d’alarme difficile à ignorer qui a été « Sourire sans dents » (House Anxiety, 21) il y a un peu plus de deux ans à travers des compositions comme Je n’ai pas besoin de toi », « L’autre chien noir » o “Chaînes en or”. Cependant, tout doute disparaît d’un simple trait de plume et sans laisser de trace en écoutant (et en appréciant) la suite du titre actuel. “Combattant”, peut-être moins risqué que son prédécesseur, mais largement juteux en termes de contenu.
Le Ghanéen-Australien est intraitable dans onze chansons qui mêlent – avec une certitude abrasive décisive dans leur triomphe – rap, indie-pop, disco des années 70, soul et, surtout, de généreuses doses de funky aux influences de Prince. Ce mélange qu’Owusu réalise avec audace et assurance aveugle est en réalité le principal atout créatif (et aussi distinctif) du musicien, qui présente son mélange des genres intégré dans une sélection qui compte la majorité des morceaux incontournables. “Lutte» est divisé entre des chansons agressives et séduisantes, ajoutant plus de quelques singles potentiels qui collent à la psyché de l’auditeur.
Cela arrive dès le début “Quitter la lumière”, dans lequel il aborde (presque) ce type de post-punk que gère Sleaford Mods, tandis que l’ombre du Prince de Minneapolis tombe verticalement sur des sujets comme “Vous voir là-bas” o “Attaché!”. Parmi les autres cibles évidentes figurent “Le Cafard”, “Le Vieil Homme”, le ludique “Freak Boy” ou “C’est la vie (un marais)”, tandis que la boule à facettes tourne au milieu de la piste de danse avec le fausset de “C’est la vie (un marais)”. L’artiste violent se forme consciemment dans « Balthazar » et, surtout, dans ce direct à la mâchoire qui est addictif “Reste béni”, en contraste frappant avec le calme ressenti « Collé au fan » clôturant le remarquable LP.
“Lutte” C’est, en bref, un album certainement séduisant, qui non seulement évite de décevoir après les attentes générées par Owusu à partir de son premier film, mais confirme également la focalisation de l’intérêt sur le musicien d’origine africaine. En fait, son nom semble faire partie de ceux qu’il faut suivre, sur une liste qui comprend des collègues par profession et coordonnées comme Fantastic Negrito, Thunderbitch, Grove ou encore Curtis Harding. Même s’il pourrait s’avérer qu’il était propriétaire d’un parcours stylistique particulier, qui renforcerait son attrait et multiplierait les options à cristalliser dans les prochains versements.
#Genesis #Owusu #critique #son #album #Struggler
1692885902