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Fumez-vous? Saviez-vous que ce n’est plus un vice, maintenant c’est un trouble mental ? – La santé mentale dans les moments difficiles

Fumez-vous?  Saviez-vous que ce n’est plus un vice, maintenant c’est un trouble mental ?  – La santé mentale dans les moments difficiles

2014-12-21 11:39:46

Si vous fumez quotidiennement, avez une envie de tabac ou fumez plus longtemps que prévu, selon le nouveau manuel de diagnostic psychiatrique DSM-V, le plus largement utilisé, vous souffrez d’un trouble mental, vous pouvez être diagnostiqué avec le soi-disant “trouble de l’usage du tabac”

Ainsi, aujourd’hui, grâce à ce nouveau diagnostic, plus de 20% des Espagnols sont entrés d’un coup dans le domaine de la psychopathologie. Des nombres encore plus grands si l’on ajoute les fumeurs sans fumée qui, bien sûr, feraient également partie des personnes touchées par ce nouveau trouble.

On a toujours su que les vices ne sont pas exactement sains, mais à partir de là ils rentrent directement dans la catégorie des troubles mentaux, ça va loin. Bien sûr, en tant que médecin, je ne veux en aucun cas minimiser le fait que fumer, même quelques joints par jour, est mauvais pour la santé et doit être traité, mais cela n’en fait pas automatiquement un trouble mental. Il existe d’innombrables attitudes et comportements qui sont très courants et qui ne doivent pas nécessairement être des troubles mentaux. Ainsi, il est plus que prouvé, par exemple, que mener une vie sédentaire, manger de manière déséquilibrée ou excessive (surtout en ce moment à Noël), vivre dans des villes bruyantes et très polluées, etc… sont mauvais pour la santé puisqu’ils entraînent des maladies cardiaques et respiratoires, de l’hypertension artérielle, etc. . Et des millions de personnes le font. Parce que la santé est un moyen de vivre une vie qui nous semble valable, ce n’est pas une fin en soi, sinon nous finirions tous par devenir des hypocondriaques, des gens qui vivent obsédés par leur santé.

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Il est également très choquant qu’en qualifiant le tabagisme de trouble mental, des événements aussi radicalement différents soient mis dans le même sac, comme fumer quelques cigarettes par jour d’une part et, d’autre part, des images aussi pertinentes que des délires de persécution ou de subir des crises de panique avec un sentiment de mort imminente. Et nous devons également tenir compte de toute la stigmatisation sociale associée au diagnostic d’un trouble mental.

Suivant les préceptes de cette classification DSM-V, volontairement ambigus, il est possible de souffrir de “trouble de l’usage du tabac” (305.1) n’ayant que 2 caractéristiques aussi fréquentes chez tout fumeur que celles que nous avons évoquées : “il y a une envie de consommer du tabac” et “fumer quotidiennement”.

Mais ce qui est encore plus choquant, c’est que ce supposé trouble du tabagisme ne répond même pas aux exigences minimales très ambiguës que le DSM lui-même exige pour souffrir d’un trouble mental. Car la définition même du trouble DSM indique qu’il doit y avoir une altération significative au niveau cognitif, émotionnel et comportemental. Évidemment, rien de tout cela n’arrive à un fumeur. Les fumeurs sont des personnes cognitivement et émotionnellement sans problèmes particuliers, comme tout le monde. Et ce n’est pas très grave, un argument circulaire, tautologique, de suggérer qu’ils ont un trouble du comportement… qui consisterait justement dans le comportement de fumer. Donc, s’il n’y a pas de symptômes psychiatriques, pourquoi est-il diagnostiqué comme un trouble mental ?

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En passant en revue les éditions précédentes du DSM, il est très intéressant d’observer comment le terrain s’est progressivement préparé jusqu’à arriver à ce tout nouveau désordre. Alors que le « trouble de sevrage tabagique » (292.0) a été introduit dans le DSM-III en 1980, la « dépendance à la nicotine » (F17.2x) a été ajoutée dans le DSM-IV en 1994, atteignant, comme nous l’avons souligné dans le DSM-V en 2013, l’énorme expansion de la psychopathologie qui a donné naissance à ce nouveau trouble appelé « trouble lié à l’usage du tabac » (305.1.)

J’ai souligné que l’habitude de fumer est passée d’être considérée comme un vice dans la culture traditionnelle à être aujourd’hui un trouble mental et je n’ai pas cessé d’analyser cette approche sous cet angle du vice, ce qui nous amènerait à discuter longuement de ce concept et de tous les aspects sociaux, culturels, de valeur et de transgression qu’il implique (nous le laisserons pour un autre article). En tout cas, évidemment la question du tabagisme est une question très complexe et ma note dans ce texte est avant tout un appel à la réflexion pour ne pas finir par tomber dans l’hypocondrie généralisée.

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En tout cas, je voudrais terminer cet article en soulignant l’idée que fumer, même s’il a été considéré comme un vice dans la culture traditionnelle, a été considéré comme le plus innocent des vices, comme nous le montre clairement cette vieille blague jésuite.

Un paroissien est sur le point de se confesser et demande :

-Père, puis-je fumer pendant que je prie?

-Non fils, non.

Plus tard, un jésuite confesse et demande :

-Père, puis-je prier pendant que je fume?

-Bien sûr que oui, fiston, quelle bonne idée !

[email protected]



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