En étudiant les données de plus de 350 000 personnes recueillies par la UK Biobank, des chercheurs danois de l’Université d’Aarhus ont pu trouver des preuves que fumer des cigarettes pouvait conduire au développement de certaines maladies mentales.
Si le lien entre le tabagisme et les maladies mentales était connu depuis longtemps dans le domaine scientifique, les spécialistes avaient néanmoins du mal à déterminer si fumer rendait les personnes malades ou si les personnes malades fumaient parce qu’elles étaient malades, indique Futurism dans un article.
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« Les chiffres parlent d’eux-mêmes »
Pour cette étude, l’équipe de chercheurs dirigée par Doug Speed a suivi les résultats de santé de personnes ayant commencé à fumer à la fin de leur adolescence. Ils ont ainsi découvert que ces personnes n’étaient admises à l’hôpital pour des problèmes de santé mentale qu’à la fin de la trentaine.
Pour les scientifiques, il semblerait que l’hypothèse selon laquelle le tabagisme entraîne des troubles mentaux – tels que la dépression ou les troubles bipolaires – soit renforcée. “Les chiffres parlent d’eux-mêmes”, explique Doug Speed, “fumer cause effectivement des maladies mentales.”
À cela s’ajoute un facteur génétique qui est très important dans les recherches, car la plupart des fumeurs sont porteurs de “gènes liés au tabagisme” qui pourraient les pousser à fumer et donc à développer par la suite des maladies mentales.
“Les personnes de la base de données qui portent les gènes liés au tabagisme, mais qui ne fument pas, ont moins de risques de développer certaines maladies mentales par rapport à celles qui ont ces gènes et qui fument”, précise Doug Speed. “Étant donné que les variants génétiques semblent également liés au risque de maladies mentales, tout ceci était jusqu’à présent un peu flou. Mais dans cette étude, nous avons montré qu’il est probable que le risque de commencer à fumer entraîne le risque de développer certains troubles mentaux en raison des “gènes liés au tabagisme”.
D’autres travaux sont nécessaires
Dans un article scientifique publié dans le journal Acta Psychiatrica Scandinavica, Doug Speed et son équipe indiquent qu’il est désormais nécessaire de comprendre comment tout cela fonctionne. “Nous devons encore trouver le mécanisme biologique par lequel le tabagisme entraîne des maladies mentales”, explique le chercheur. “L’une des théories est que la nicotine empêche l’absorption du neurotransmetteur de la sérotonine dans le cerveau, et nous savons que les personnes atteintes de dépression ne produisent pas suffisamment de sérotonine.”
Le chercheur ajoute également qu’une autre théorie est étudiée, celle selon laquelle “le tabagisme provoque une inflammation du cerveau qui, à long terme, peut endommager certaines parties et provoquer différentes maladies mentales”. D’autres travaux seront nécessaires pour confirmer ces éléments.
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2023-09-01 22:30:00
