François Legault assume l’abandon du projet de 3e lien routier et se veut pragmatique pour l’avenir.

Malgré la déception causée par sa volte-face, le premier ministre François Legault assume l’abandon du projet de 3^e lien routier et affirme que c’était la seule décision responsable pour les contribuables.

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«Il n’y a pas de complot, […] en fin de compte, […] c’est moi qui ai pris la décision, et j’assume», a déclaré le chef caquiste lors d’une conférence de presse. Plus tôt dans la journée, il avait réuni ses députés de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, qui font face à la colère de ceux qui ne supportent pas l’idée que le projet de 3^e lien soit désormais exclusivement consacré au transport en commun.

Bien qu’il comprenne leur déception, surtout ceux qui vivent à l’est de Lévis, François Legault refuse de présenter des excuses aux citoyens à qui il avait promis un 3^e lien, comme l’a fait le député-ministre Bernard Drainville la semaine dernière. «Je ne m’excuserai pas d’avoir pris la meilleure décision pour les Québécois, même si c’est une décision difficile», a expliqué le premier ministre.

Injustifiable financièrement

Contrairement à ce qu’indiquait son gouvernement auparavant, les données actualisées qu’il a obtenues le 5 avril dernier ne justifient plus la construction d’un tunnel routier sous-fluvial entre Québec et Lévis. «Financièrement, ce n’est pas justifiable», a répété le premier ministre devant les journalistes parlementaires.

Rappelons qu’en dévoilant le projet de «bitube» il y a un an, la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, avait révélé que les coûts se chiffraient désormais à 10 milliards $.

«À tout prix» pour un 3^e lien

«C’est une question de pragmatisme. […] Je ne me considère pas comme quelqu’un de dogmatique qui dit : “Il faut absolument faire ça à tout prix”», a expliqué M. Legault.

Cependant, lors d’un caucus de son parti en mars 2017, le chef caquiste avait déclaré : «Nous construirons un 3^e lien – à tout prix». Il s’était toutefois engagé à choisir le scénario «le moins coûteux». En mai 2021, le gouvernement caquiste avait dévoilé une version du 3^e lien en «monotube» estimée à 10 milliards $, impliquant la conception du plus gros tunnelier au monde, pour finalement se tourner, un an plus tard, vers un «bitube» plus modeste évalué à 6,5 milliards $.

Un projet réalisé en 2026?

Cependant, selon les données mises à jour en tenant compte de l’effet du télétravail sur les habitudes de déplacement, il y a désormais «de la place pour un transport en commun dans un tunnel centre-ville à centre-ville», assure le chef caquiste.

Sans préciser d’échéancier, le premier ministre souhaite que cette nouvelle version du projet de 3^e lien soit réalisée «le plus rapidement possible».

Au terme de la réunion spéciale avec ses collègues de la Rive-Nord et de la Rive-Sud de Québec, Bernard Drainville a pour objectif que le projet soit en phase de réalisation lors des prochaines élections. «En 2026, je veux pouvoir dire : “Nous sommes en train de le réaliser”», a déclaré le député de Lévis.

«Je sais que Bernard l’a dit», a commenté M. Legault. «Ma volonté est d’aller le plus vite possible tout en le faisant correctement».

Les citoyens de Lévis devraient-ils bénéficier d’une faveur, comme la députée-ministre de Chutes-de-la-Chaudière, Martine Biron, l’a suggéré mardi matin? «Nous traitons de manière favorable les 17 régions», a répondu M. Legault.