La mission Solar Orbiter, dirigée par l’Agence spatiale européenne ESA, a atteint le Soleil le 12 octobre à une distance de seulement 29 % de la distance Terre-Soleil. Un jour plus tard, il a acquis des images de la couronne solaire – la résolution la plus élevée jamais prise par un instrument.
Chaque pixel de cette vidéo couvre 105 kilomètres de la surface du Soleil. Cela signifie que si cet instrument regardait la Terre à cette distance, notre planète entière ne ferait que 120 pixels de large. Et cela signifie que 17 Terres tiendraient côte à côte dans cette image.
Temps ensoleillé
La couronne solaire est l’atmosphère extérieure de notre étoile. La vidéo la montre dans un état très calme – elle est presque statique, seuls des changements mineurs apparaissent sur elle – mineurs, bien sûr, dans le contexte des dimensions gigantesques de l’image. Une couronne est dite au repos lorsqu’il y a peu d’activité solaire notable, comme des éruptions ou des éjections de masse coronale.
Pourtant, l’activité y est clairement visible : un gaz électriquement chargé appelé plasma est en mouvement constant ici, entraîné et accéléré par les changements du champ magnétique du Soleil. Les arcs de plasma lumineux dans la vidéo sont soutenus par des boucles de magnétisme qui montent dans la couronne depuis l’intérieur du Soleil.
Le Soleil se prépare actuellement pour le pic de son activité, le soi-disant maximum solaire, qui se produira en 2025. Ainsi, les vues de la couronne au repos deviendront probablement de plus en plus rares dans les années à venir.
Pas seulement une jolie vue
Bien que la vidéo soit extrêmement impressionnante, c’est avant tout une source d’informations importante pour les scientifiques – le soi-disant vent solaire est créé dans la couronne. Ce flux de particules chargées traverse le système solaire et a un effet significatif sur celui-ci, et donc sur la Terre. Mais les scientifiques ne connaissent pas encore le mécanisme exact de la façon dont cela se produit ; l’étude de ce phénomène est un sujet clé pour les physiciens solaires et l’un des principaux objectifs scientifiques de la sonde Solar Orbiter.
