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Florent Manaudou, en lice aux championnats de France à Chartres : “Je suis fou des datas”

Florent Manaudou, en lice aux championnats de France à Chartres : “Je suis fou des datas”

Bob sur la tête et moustache à la Mark Spitz, Florent Manaudou s’est prêté avec décontraction au jeu des questions-réponses, ce jeudi matin, à l’Odyssée. Le sprinter de l’équipe de France (31 ans) a évoqué son début de saison, ses objectifs de l’hiver, les Jeux de Paris, où il terminera sa carrière en 2024, ou encore, plus surprenant, son grand intérêt pour les datas, qu’il utilise désormais beaucoup avec ses entraîneurs.

Engagé sur quatre distances cette semaine, le champion olympique de Londres (2012) attaquera ce vendredi avec le 50 m nage libre, face à son nouveau rival sur la scène nationale, Maxime Grousset.

Dans quel état de forme arrivez-vous à Chartres ?
C’est assez dur à évaluer. Je n’ai pas fait de compétitions en petit bain depuis deux ans. J’espère nager un peu plus vite qu’à Berlin (ndlr : récente étape de Coupe du monde, 21’’05) et un peu moins vite qu’aux championnats du monde (en décembre à Melbourne). En tout cas, j’espère que j’irai très vite en Australie. Là, je me donne des objectifs de temps, mais ce n’est plus tout à fait comme avant. Si je n’y arrive pas, ce n’est pas très grave. Je ne regarde pas que le chrono.

Coup d’envoi des championnats de France de natation en petit bassin, ce jeudi à L’Odyssée de Chartres

Comment s’est déroulé votre début de saison ?
L’après Budapest (ndlr : éliminé en demi-finale des Mondiaux) a été difficile pour moi. Début juillet, je n’avais même pas envie de nager. Mes vacances en Australie m’ont aidé à aller mieux. En fait, c’est paradoxal, mais après les Jeux de Tokyo, j’avais besoin de faire une année “entre deux”, pour prendre le temps de découvrir mon nouveau lieu d’entraînement (ndlr : Marseille), les coaches… Mais c’est aussi quelque chose qui ne me correspond pas. Je ne sais pas performer en m’entraînant seulement à moitié. Mais si je m’étais entraîné à fond, peut-être que dans deux ans, j’aurais été crevé… Là, je suis content d’être dans une autre dynamique. Il y a plus de certitudes, on sait comment on veut travailler. On a mis beaucoup de choses en place, entre les tests phisio Albrecht, maintenant la bague que j’utilise depuis deux semaines…

C’est quoi exactement cette bague ?
Je viens juste de l’expliquer pendant un quart d’heure à mon père ! Elle me donne accès à des données que je couple avec les données de ma charge d’entraînement. Ça concerne par exemple les cycles de sommeil et leur qualité, les battements par minute, la fréquence cardiaque… En gros, je vois l’impact que les entraînements ont sur mon corps. Avec toutes ces datas, on ne peut pas se tromper dans les cycles de travail. Même s’il ne faut pas être focalisé uniquement là-dessus, c’est une aide. Moi, je suis un fou des datas, j’ai toujours envie de faire mieux, et ça me permet de me mettre sur les bons rails.

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Cette nuit, par exemple, j’ai dormi 8h52, donc je suis plutôt en forme (rires). Plus sérieusement, je ne les regarde pas tous les jours, mais les datas peuvent servir de sonnette d’alarme en cas de fatigue ou autre. Et derrière, on peut s’adapter. Le haut niveau c’est l’adaptation.

Chartres va accueillir, à L’Odyssée, les championnats de France en bassin de 25 mètres

Vous étiez attentif à tous ces paramètres au début de votre carrière ?
Quand on est plus jeune, on peut se permettre des choses, on récupère plus facilement, on n’a pas besoin de ça. Les datas, c’est sans doute 1 % de la perf, mais c’est une aide pour rester focus. Alors ce n’est pas parce que je porte une bague que je vais nager vite. Mais j’ai envie de tout cadrer pour ne pas avoir de regrets et faire le mieux possible à Paris. Je pioche des choses un peu partout et ça m’aide à être fort dans mon projet. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être un peu comme un joueur de tennis, avec mon staff autour de moi, plein de gens différents. Je ne veux rien subir pour les deux dernières années de ma carrière.

Il y a encore de l’excitation pour des France en petit bassin ?
Oui car l’excitation vient avec le niveau de l’adversité. Je sais que Max (Grousset) est meilleur en grand bassin qu’en petit, alors on verra s’il fait la bascule ici et nage très vite, ce qui serait bien, car ça me pousse. En tout cas, je sais qu’il sera celui avec qui je vais me frotter en France ces deux prochaines années, et ça va nous aider à performer.

Le petit bassin, c’est une étape ou un réel objectif ?
L’objectif reste le grand bassin. Mais évidemment, je vais avoir envie de nager vite à Melbourne. À chaque fois qu’on plonge, qu’on met la combi, on veut aller vite. Mais il ne faut pas oublier que l’objectif final ce sont les Jeux. Il vaut mieux faire champion olympique et sixième aux championnats du monde que l’inverse !

Paris, vous y pensez tous les jours ?
Non, je pense surtout à créer mon entraînement de manière à performer. Là, on est un peu dans l’urgence, entre guillemets, car il y a les mondiaux en décembre. Mais j’ai hâte d’être en janvier pour avoir le temps de tout mettre en place, de faire de la borne, travailler dur, sans me dire que j’ai une compet dans deux mois. Évidemment, Paris on y pense de temps en temps, mais il y a encore des étapes avant.

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