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Fiona cause beaucoup de douleur

Fiona cause beaucoup de douleur

2023-11-25 22:24:08

La plateforme 3Cat compte parmi ses premières fictions Le regard de Fiona. Une série de courts chapitres, d’une durée de 15 à 20 minutes, qui raconte les vicissitudes existentielles de Fiona, Marçal et Oriol. Ils ont la trentaine et sont désorientés. Aussi désorienté que le spectateur face à la série, qui ne détecte pas le conflit de l’intrigue principale au-delà du malaise des personnages et de l’angoisse d’en sortir. C’est là que réside une partie de l’échec. Le regard de Fiona a une singularité narrative : Fiona brise le quatrième mur pour s’adresser directement au spectateur regardant la caméra. C’est une stratégie qui semble s’inspirer de Sac à puces et le recours du protagoniste à s’adresser directement au public. Et cela, qui pourrait être une vertu, plonge la série dans l’échec car on abuse de la ressource. UN Sac à puces c’est une méthode subtile et audacieuse qui contribue à la complicité et à la proximité du spectateur avec le protagoniste. UN Le regard de Fiona l’idée est utilisée pour verbaliser de manière simple, hâtive, économique et sans effort tout ce qui ne peut être expliqué autrement. C’est de la routine, de la triche et cela amène le récit à un amateurisme qui provoque beaucoup de souffrance.

Le manque de dextérité du scénario nuit visiblement aux performances des acteurs. Le désir de réalisme que l’on souhaite transposer dans les dialogues est tenté d’être réalisé à travers une imitation de la vie réelle au lieu d’utiliser des techniques d’écriture de scénario qui aident à compresser l’histoire et à la faire avancer. L’importance de la fiction réside dans la vraisemblance, et non dans la tentative de copier la vie quotidienne du monde réel. Les scènes s’éternisent inutilement. Lorsqu’Oriol interrompt la nuit romantique de Marçal, la discussion dure sept minutes dans un chapitre qui n’en dure que quatorze. Les séquences de Fiona avec sa mère sont toujours répétitives. Toutes ces scènes nous disent que Fiona a un problème avec sa mère, mais nous l’avons déduit dès la première minute de conversation du premier chapitre. Tout le reste est toujours pareil. Les dialogues ne sont pas élaborés, ils semblent être le résultat de la spontanéité devant le clavier. Il y a une dépendance absolue à la verbalisation : les émotions, les faits, les obstacles, le passé des personnages… Tout est dit et explicité à partir du texte.

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Le regard de Fiona n’existe que dans le titre de la série, car le reste n’est que littéralité textuelle qui démontre une fois de plus le manque de technique. Peut-être que les scénaristes feraient bien de jeter un oeil à Comment écrire des dialogues qui fonctionnent pour le cinéma et la télévision, un livre de Piti Español, publié chez Laertes, qui devrait devenir une bible et un manuel pour de nombreux scénaristes. Il y a des scènes découpées en deux épisodes différents sans aucune logique. Le montage est maladroit, confond les délais et ignore les ressources qui facilitent et expliquent les transitions. Le regard de Fiona il ne permet ni l’identification ni la complicité, car il ne fait pas rire, pleurer, bouger ou réfléchir. Ne répond pas aux exigences minimales. Plus que Fiona, celle qui devrait le faire examiner est la 3Cat.



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