Les sapeurs-pompiers ont été appelés le 14 février pour venir en aide à une jeune femme alcoolisée à Fameck. Mais elle les a malmenés : crachats, insultes, menaces de mort, violences. Ce n’est pas la première fois qu’elle s’en prend à l’uniforme. Les secours, choqués, ont témoigné devant le tribunal.
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| mis à jour à 17:37
« Ça fait 22 ans que je suis sapeur-pompier professionnel, je n’ai jamais vu ça », témoigne une des victimes. Trois pompiers de Fameck ont été agressés physiquement et verbalement par une jeune femme alcoolisée, le 14 février dernier, à l’entrée du magasin Leclerc de la commune. « Nous sommes venus pour lui porter secours mais au bout de quelques minutes, elle a disjoncté », ajoute le pompier. Les victimes décrivent une furie, les crachats, les insultes, les menaces de mort, les coups. « Elle savait où elle tapait, ce qu’elle faisait. Il fallait qu’elle se batte. » Des clients ont assisté à la scène. Le professionnel n’en revient pas. « La barrière a été franchie. »
Déjà condamnée quinze jours plus tôt
La jeune femme en question comparaissait devant le tribunal correctionnel de Thionville lundi. Sa petite silhouette, plantée à la barre, ne se retourne pas vers les pompiers lorsqu’ils racontent. Baskets, perfecto et jean noirs, elle fait face aux juges et tente de justifier son attitude. Elle n’aurait pas très bien toléré cette Saint-Valentin. « J’ai pété les plombs, j’ai acheté une montre, de l’alcool », commence-t-elle. Elle avale de la vodka, deux bières fortes. « Mon cerveau est tellement abîmé, je ne me souviens pas », promet-elle.
Les gendarmes sont intervenus. La jeune femme ne leur est pas inconnue. Ils l’ont déjà ramassée, désorientée, alcoolisée. Ils n’ont pas été épargnés mais ils sont parvenus à la ramener chez sa mère à Fameck avant de la convoquer le lendemain. Ce n’est pas la première fois qu’elle est présentée au tribunal. Elle a été condamnée quinze jours plus tôt, à six mois de prison ferme, aménageables, pour des violences et des outrages envers des policiers et des pompiers à Florange.
Un an de prison
Cette fois, elle se défend sans avocat. « C’est toujours les mêmes faits. J’ai beaucoup d’affaires… », concède-t-elle. Son casier confirme. « C’est à moi de changer mon comportement », glisse-t-elle. Elle vient de passer quatre mois dans une clinique pour essayer de soigner son addiction à l’alcool, notamment. « J’essaie de faire du sport tous les jours pour sortir ma rage. » Ses mots s’accompagnent de grands gestes. D’excuses aussi.
Le tribunal va au-delà des réquisitions du procureur et condamne la jeune femme à un an de prison dont six mois ferme, qu’elle effectuera sous bracelet électronique. Les six mois avec sursis sont soumis à une obligation de travail et de soins pendant deux ans. Il lui sera également interdit de fréquenter un débit de boissons sur cette période. Enfin, la prévenue doit verser 500 euros à chacune des trois victimes au titre de leur préjudice moral.
